En cette année de commémoration du 100éme anniversaire du conflit mondial 1914-1918, les Présidents Français et Allemand ont célébré dans le recueil et l’amitié des peuples, ce douloureux passé, l’occasion donnée à François Hollande d’en faire un exemple pour tous les Pays Peuples en Nations, la parole présidentielle si vertueuse en réponse aux guerres et conflits récurrents du présent. Mais pourquoi s’est-il donc arrêté en si bon chemin, en limitant son souvenir pédagogique à la Der des ders, celle qui pourtant ne l’a jamais été ?
Une avalanche de belles paroles pour le souvenir des millions de nos morts disparus durant ces boucheries meurtrières, les conséquences de l’hystérie guerrière du nationalisme essentialiste et colonialisme européen. La célébration du début de fin d’un conflit sans fin, ainsi est le paradoxe de la logique concurrente et de l’ambivalence de la « real politik » qui se détermine par la seule continuité des intérêts supérieurs des États, et nonobstant l’armistice et le traité de Versailles signé le 28 juin 1919. Un traité controversé qui établit dans son contenu, l’esprit revanchard du coté français porté par Clémenceau, institut les lourdes réparations économiques infligées à l’Allemagne en aggravant la situation économique du belligérant (132 milliards de marks-or), l’intolérable comptabilité à faciliter l’émergence du nazisme en Allemagne, et pour d’autres causes inavouables, du fascisme en Italie pour des ambitions territoriales non satisfaites (Cf L'affaire de Fiume), un traité qui à peine signé, ravive les extensions extrémistes du nationalisme essentialiste.
Le traité de Versailles qui emporte la mort annonciatrice de la SDN et si chère à Aristide Briand, le Sénat des États-Unis se refusant de ratifier ce traité, empêche de fait les États-Unis d'intégrer la Société des Nations. Les USA à la fois initiateurs et fossoyeurs de l’utopique harmonie des peuples, signifiant en quelque sorte la fin à l’adhésion de l’esprit rénovateur du Président Américain Wilson, ce qu’il pensait de la doctrine d’une nouvelle diplomatie, elle fondée sur le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes et sur la collaboration entre États. Wilson et ses conseillers refusant de pérenniser les pratiques « antiques » à l’aube du XXème siècle, c'est-à-dire la diplomatie du secret ou encore celle des dealers économiques encombrants les cabinets dorés. Nous y sommes encore, et malheureusement, le mépris des institutions de l’ONU par l’État Israélien, la Guerre interdite d’Irak, le génocide Rwandais, les Guerres coloniales d’Algérie et du Vietnam, la guerre perpétuelle et délocalisée des riches contrées, elles en paix toute relative, souffrant désormais de la mutante génitrice du chômage de masse.
Le traité versaillais et annexe qui redéfinit le découpage au cordeau par les arpenteurs des Empires coloniaux européens en Afrique et de l’Empire Ottoman. Le Proche Orient redessiné par le traité de Sèvres, qui officialise la création sur les territoires arabes de nouveaux pays : la Syrie, Palestine, Liban, Irak, Arabie, tous placés par décision de la Société des Nations sous mandats britannique et français (voir accord Sykes-Picot **). Un charcutage territorial occidental européen, ignorant les peuples, plus avisés à s’approprier les ressources pétrolières dans cette région Arabique, se partageant les puits depuis Bakou jusqu’au Golfe d’Oman. Les tracés géométriques du sous Continent Oriental Asiatique, la fracture des peuples, qui façonnent les prémices d’un futur chaotique et les orgueils des guerres contemporaines, à vouloir imposer par la force la démocratie d’évangélistes à la sauce américaine, un boomerang idéologique après avoir maintenu et aidé les pouvoirs dictatoriaux durant de nombreuses décennies, par conséquence, limitant toute émancipation des peuples débarrassés des oripeaux du tribalisme et du diktat Césarien occidental : La division sera domination. ** (hors USA, URSS l’ostracisée de 1917, ni de la Chine, qu’elle en est la légitimité géopolitique et juridique ?)
Un traité de Versailles qui sèmera les germes de la guerre 1939-45 et de sa fin temporaire par l’apothéose technologique atomique des bombardements d’Hiroshima en ce 6 aout 1945 et celui de Nagasaki quelques jours plus tard. Il y a de cela 69 ans déjà !
Peut-on se targuer de cet exemple Franco-allemand, Monsieur le Président, et simultanément de se référencer à Jean Jaurès deux jours plus tôt en ce mois de juillet 2014, le célèbre député qui nous avertissait lors d’un discours à la Chambre le 7 mars 1895, s’adressant de façon prémonitoire aux va-t-en guerre d’alors : « Toujours votre société, même quand elle veut la paix, même quand elle est à l’état d’apparent repos, porte en elle la guerre, comme la nuée dormante porte l’orage »
Un propos prémonitoire et qui reste d’une cruelle authenticité ! Il suffit de constater de l’origine et du volume en négoce international des armements, de l’asymétrie atomique qui favorise les cinq permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, pour se convaincre que ceux qui sonnent la leçon de la paix, sont encore de nos jours, ceux qui préparent la guerre plus que jamais. Tout comme à l’inverse de vos promesses électoralistes, la promotion éternelle du changement vers un monde meilleur de celui qui ne change pourtant pas !
Comment l’exemple pourrait il être pertinent, vous le facilitateur de l’emballement des horreurs en Palestine, vous le militant activiste pour le maintien de l'arme atomique. Qui de la SDN à l’ONU, est-il encore soutenable que le concert des Nations, et plus encore la dominante occidentale, s’autorise à laisser faire le gouvernement Israélien, une coalition droite extrême droite qui est au pouvoir et partiellement soutenue par la gauche du parlement, à massacrer par milliers les civils palestiniens, narguant à provoquer toute la communauté internationale et n’hésitant plus de bombarder les équipements de secours de l’ONU sur la bande de Gaza, les sans limite et le pire à venir, des jusque-boutistes nationalistes hystérisés ayant à leur disposition l’arme nucléaire ?
Hiroshima et Dimona, nous y voilà, très cher Président, car nous ne sommes pas les meilleurs exemples à donner ici bas, tant que nos démocraties seront posées sur cet arsenal fatal, dès lors que votre ordre de paix reposera en partie sur les quelques 2000 ogives nucléaires qui sont prêtes à l’emploi.
L’exemplarité que nous puissions espérer de vous, très cher Président, c’est de porter haut et fort au nom des peuples broyés par toutes ces guerres inutiles et de monstruosités inhumaines, c’est d’appeler au désarmement unilatéral de notre force de frappe et de dissuasion atomique !
Patrig K le 6 aout 2014
Sous un autre angle à lire ici de Joseph G : Défense de rire http://blogs.mediapart.fr/blog/joseph-g/040814/defense-de-rire
La France et la prolifération nucléaire ( extraits Wikipédia)
Le programme nucléaire israélien est officiellement destiné à la recherche atomique, bien que l’État d'Israël soit secrètement doté d'armes atomiques2. L'État israélien refuse catégoriquement que ses installations nucléaires militaires soient contrôlées par l'AIEA
Israël disposerait de 80 à 400 ogives nucléaires1 capables d'être transportés par les missiles balistiques, les navires de guerre et les avions. Chaque année, Israël produirait entre 10 à 15 nouvelles bombes nucléaires4. Depuis le début de son programme nucléaire, Israël aurait produit de 690 à 950 kilogrammes de plutonium5. Le site nucléaire de Dimona serait la pièce maîtresse de la recherche militaire israélienne dans le domaine de l'atome.
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, il existait un contexte de la coopération diplomatique et militaire très soutenue entre la France et l'État hébreu. En sus des amitiés personnelles qui liaient les socialistes Guy Mollet et le général Kœnig aux travaillistes israéliens, Paris avait rapidement considéré l'État hébreu comme un allié au Proche-Orient. En effet, vu l'influence française déclinante avec la fin de la tutelle sur le Levant (Liban et Syrie), les ambitions panarabistes de l'Égypte de Nasser et la concurrence avec les États-Unis et le Royaume-Uni sur le contrôle des hydrocarbures, il lui fallait s'appuyer sur un État qui lui permettait de garder un pied dans la région.
A partir de 1956, le Premier ministre David Ben Gourion et Shimon Peres, alors directeur général du ministère de la Défense, obtiennent l'aide ultrasecrète de la France dans le cadre des Protocoles de Sèvres, sous la condition de devoir demander l'autorisation à la France lorsqu'il décidera de construire une bombe.
Une alliance sacralisée dès 1956 avec la crise de Suez, durant laquelle Israël appuya son allié européen contre l'Égypte. En récompense de ces liens étroits, la France fournit très discrètement à Israël la technologie pour construire un réacteur dans la région de Dimona, qui entrera en fonction entre 1962 et 196410. Celui-ci est considéré, par une grande partie des experts, comme un site de fabrication d'armes nucléaires. Le gouvernement israélien s'est toujours refusé à tout commentaire sur le sujet, s'en tenant à une politique d'ambigüité délibérée. Parallèlement à la construction du site de Dimona, à laquelle des ingénieurs français ont participé, des scientifiques israéliens sont soupçonnés d'avoir été conviés à participer aux essais nucléaires français dans le désert algérien.