Qu’il est difficile pour l’idéaliste passionné et passablement sanguin, râleur en chair et certainement un peu trop entier, de se saisir des finesses ou artifices du personnel politique. La nuit disait, je ne sais plus qui, porte conseil, et pour conforter cette idée populaire, voici en quelques mots ce que l’insomnie a fait murir en réflexion littéraire philo-stagiaire membre du club des commentateurs prolifiques, au sujet du vote de confiance au 1er de ce Gouvernement 0.2
Mais qu’elle serait donc cette légitimité à laquelle on accorde sa confiance, celle d’un homme politique suivit d’un vote à l’Assemblée, suite à l’allocution d’un discours de 47 mn dont le contenu n’est que résumé, mais ou transpire le projet d’une politique économique tout juste adaptée de ce qu’il existait avant le scrutin des municipales. Des envolées lyriques associées à une mise en scène digne des tragédies grecques antiques, à faire frissonner l’orgueil national d’une Nation capable selon l’orateur, d’accepter un Catalan aux plus hautes responsabilités politiques. Une liturgie passionnelle pour tant de sujets cruciaux, libérée de sens critique et encombrée de pugilats bruyants et copistes ! De « perroquet er » les choix du Monarque qui vont et sont déjà mit en œuvre. Annoncer et affirmer ce qui préfigurait déjà en assemblée, puis de voter de la confiance ! Un protocole qui serait légitime pour entériner un choix politique, lequel est en principe de faire du mieux possible pour satisfaire à coïncider le vœux exprimé de l’intérêt commun, et plus encore quand l’ambition nait de vouloir mettre en pratique le concept de démocratie participative.
Descartes, dans« Le discours de la méthode »écrivait : « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée, car chacun pense en être si bien pourvu ». On ne peut plus claire. Le bon sens de l’agriculteur productiviste, n’étant pas systématiquement concordant d’avec celui de l’industriel de l’agroalimentaire, celui-ci qui le plus souvent s’oblige à suivre les lois du marché libéral, à le bon sens de s’opposer au commerçant qui n’a de bon sens à satisfaire celui du citoyen courant, tout en lui vidant les poches, pour satisfaire le bon sens en dividende de ses actionnaires.
De la même façon, cet énoncé de Descartes, pourrait être aussi retouché, comme suit :« Le choix de sanctifier la confiance est la chose du monde la mieux partagée, car chacun pense en être si bien pourvu de cette faculté ». La suite démonstrative est inutile à retraduire, étant que la confiance des uns ne sera jamais à l’égale des autres, notamment dans un univers aussi chaotique qui est le notre. Ce n’est ni du désespoir, ni du pessimisme, mais le constat d’une réalité quotidienne, car si la confiance peut être partagée chez les gens bien élevés, il serait utopique d’imaginer que cela fait l’unanimité dans tous les cercles de nos sociétés ou la compétition généralisée règne, ce qui s’apparente le plus souvent au contournement de cette passion qui ferait religion. (Religion de son origine latine, relegere signifiant « relire » et religare signifiant « relier »).
Confiance et compétitivité !
Dans son discours, Valls à une fois encore affirmer la doctrine, servir les outils pour plus de compétitivité. La définition de ce terme qui encombre le discours à toutes occasions, est donnée en définition par l’Enclyclopaedia Universalis [ Le terme « compétitivité », dont l'origine latine (competere) évoque l'idée de « rechercher ensemble », mais aussi celle de « se rencontrer en un même point », désigne l'aptitude à affronter des situations de concurrence et à rivaliser avec autrui… ]
Or, la mise en scène de ces cérémonies à l’Assemblée Nationale, n’a rien qui correspond sur le fond de cette idée d’origine, et ce n’est malheureusement pas le seul endroit ou à force de mâchouiller les mots, ceux-ci n’ont plus de sens. Car il est désormais connu que le « rechercher ensemble », est lamentablement exclu dans la façon d’opérer par ce gouvernement, et à moindre échelle au niveau des communes et municipalités probablement. Du reste la rivalité est-elle compatible avec la confiance ?
Il en est de même pour la paix ou de ce pacte de responsabilité, tout un vocabulaire travestis qui accompagne le discours politique, une corruption des mots surexploitée qui fait miroir d’une autre réalité, un langage à satisfaire les seuls pouvoirs de la haute finance, celle qui menace par ses taux d’intérêts. Dès lors les représentants de la plèbe n’ont plus d’autres choix que de produire en ritournelle cette sémantique, à mon sens, tragique et dramatique.
Ce vote qui ne serait pas un chèque en blanc selon certains députés, singe pourtant de la confiance bien trop obéissante. Et l’occasion de savoir dire non, a une nouvelle fois été sacrifiée, pour la sauvegarde du Monarque et de son 1er Ministre, en manque de courage à faire front à l’ennemi public N°1 : La finance internationale.
Dessin animé Le Livre de la jungle extrait : Kaa : « Aie confiance » - Scène d'hypnose 2 VF// http://youtu.be/ismB8IKsqmk
Pour prolonger :
Quand on doit traiter un malade, faut-il soigner tous les malades de la même façon ?
Est-il possible d’imaginer, qu’Hollande et ses conseillers non élus se seraient depuis plus d’un an déjà, fourvoyés dans une opération d’aide aux entreprises, sans se soucier de scruter plus en détail le paysage productif, d’oser observer qu’un maçon artisan patron d’une PME du bâtiment sera toujours et le plus souvent en concurrence avec un autre patron du bâtiment. Ou pire, le scénario en consultation étant qu’il se retrouve en concurrence avec un baron du CAC 40, ce qui n’est malheureusement pas rare, et de plus armés de juristes fiscalistes, qui lui permettront de coopter et le marché local autant que le pouvoir de se délocaliser à l’international pour conquérir le marché mondial.
En effet, le secteur marchant qui compte en France environ 22 millions emplois plein temps, seulement 3 millions d’employés sont concernés par l’exportation et de la concurrence sur le marché international. Soit environ 14% ! D’où devrait apparaître et proportionnellement, l’équation suivante : 30 milliards x 14% = 4.2 milliards d’euros !
Comment font-ils donc ces libéraux, à maintenir en publicité des montants de 20 à 32 milliards d'euros, dès lors que l'assiette à recevoir ces ristournes fiscales, est réduite de près de 86% ?
En tous les cas, si cette affaire CICE "renforcé" passe, le patronat n'aura pas à s’engager sur les objectifs clairs et précis en quantité d'effectifs !
Le billet blog : http://blogs.mediapart.fr/blog/patrig-k/260314/le-cice-enterre-le-pacte-de-responsabilite
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Extrait d’une publication du Sénat, un rapport information à ce propos. Quatre millions d'emplois seraient liés à l'activité exportatrice (26.3.2014)
L'implication de notre pays dans les échanges internationaux est mise en évidence par le fait que 23 % de la richesse créée en France provient de la vente de biens et de services à l'étranger. Les différents observateurs du commerce extérieur français s'accordent pour considérer le chiffre de plus de 4 millions d'emplois liés à l'activité exportatrice, cité dans l'ouvrage du professeur Claude Vimont intitulé "Le commerce extérieur français, créateur ou destructeur d'emplois ?" comme une référence fiable en la matière.
A cet égard, il convient de rappeler que pour le professeur Claude Vimont, ces "4 millions d'emplois annuels à plein temps correspondent aux exportations de produits industriels, à la satisfaction de la demande des touristes étrangers en France et à des prestations de services d'entreprises françaises à l'étranger". Il précise, par ailleurs, que dans cet ensemble, les exportations de produits industriels représentent plus de 3 millions d'emplois.