On s'amuse avec peu, et surtout avec rien du tout !
Originaire de cette commune du centre Finistère, cette dérision qui fait rire certain, m'oblige à redire que si 78% des électeurs berrinois ont misé sur Hollande, ne veut pas dire pour autant qu'ils étaient tous aussi dupes que naifs, a devoir vénérer un vicaire synthétique et de seconde main... !
Berrien, Berrien...Et pour en rajouter une couche, Berrien avait voté à 25,76 % pour Mélenchon et le Front de Gauche au premier tour de la présidentielle (2ème meilleur score de la 6ème circonscription du Finistère)
Berrien & l'asphodèle
Berrien abrite entre autres sur son territoire le principal site d'une plante rare et protégée, découverte en 1862 par le botaniste morbihannais Arrondeau, l'asphodèle d'Arrondeau, plante de la famille des lys et jacinthes dont la tige peut mesurer jusqu'à 1,20 m et qui fleurit en mai-juin.
Berrien & les « Blancs » contre « Rouges »
Berrien, comme la plupart des autres communes des Monts d'Arrée et du Poher, a été à l'époque moderne, un fief successif du républicanisme, du socialisme et du communisme. les controverses et luttes entre « cléricaux » et « anticléricaux », « blancs » et « rouges » y ont été nombreuses au fil de ces deux siècles. En voici quelques exemples:
En 1871, le maire de Berrien écrit au sous-préfet de Châteaulin: « Pour le desservant de Berrien, la domination est le but avoué en toute circonstance. (...) Lui seul a le droit de commander la commune. Sous prétexte de défendre une morale que lui-même viole à chaque instant, par les injures qu'il adresse (...), souvent armé d'un pistolet, le recteur a fait entendre qu'il ne craindrait pas de s'en servir. Il a osé en chaire dire qu'il est inutile de se présenter à la maison commune pour une déclaration de naissance, décès, mariage, l'intervention de l'Eglise étant seule nécessaire. (...) ». La même année, le maire porte plainte contre le « recteur » (curé en Bretagne) l'accusant de refuser d'accomplir ses devoirs de prêtre à l'égard de la population alors qu'il « reçoit un traitement de l'état, ainsi que son vicaire » La même année encore, un paysan de la commune écrit au préfet du Finistère pour se plaindre de l'intransigeance du recteur qui lui refuse la communion pascale parce qu'il reçoit de «mauvais journaux »
Berrien & Les combats de la résistance
Selon le fichier "Mémoire des Hommes", 112 soldats de Berrien sont morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale, soit 4,7 de la population communale de 1911 (Finistère : 3,7 %, France : 3,0 %)
Pendant la Deuxième Guerre mondiale, un hameau de Berrien, Trédudon-le-Moine fut, à l'instigation des communistes locaux, un des premiers villages résistants de France ; le titre de « premier village résistant de France » lui fut accordé par l'État Major du Front National FTPF à Paris.. Dans son livre, Jean Kerdoncuff fait le compte douloureux de ses martyrs : "vingt-deux fusillés, seize déportés dont dix morts en déportation, onze tués au combat, un disparu". Il écrit encore: « La discrétion des survivants, la dispersion des responsables ( voulue et organisée) à la Libération, l'afflux massif des résistants de la dernière heure, la joie de la liberté, ont jeté un grand voile sur les extraordinaires exploits des soldats de l'ombre dans notre « montagne »; que ces quelques lignes que vous venez de lire, vous fasse partager toute l'admiration et l'émotion que je ressens en les écrivant. » Il ajoute: « Le Relecq-Plounéour-Ménez fut pour beaucoup de Résistants le chemin du ravitaillement, du repos, de l'espoir, parfois celui de l'angoisse et de la détresse, jamais celui du doute. Nombreux sont ceux qui y firent leurs derniers pas de combattants et d'hommes libres ».
HOLLANDE n'a rien à voir avec ce passé là, avec humour ou pas ...
Les vicaires à la Corrèze, les résistants aux Monts d'Arrée