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Billet de blog 17 avril 2013

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Fessenheim : Le mensonge Hollandais à 50%

La réduction de 75% à 50% de la production d’électricité d’origine nucléaire à l’échéance de l’année 2025, la promesse emblématique du Président Hollande qui lui à surtout servit de ficeler les membres du groupe EELV au gouvernement, sera-t-elle une autre parole présidentielle mensongère ?

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La réduction de 75% à 50% de la production d’électricité d’origine nucléaire à l’échéance de l’année 2025, la promesse emblématique du Président Hollande qui lui à surtout servit de ficeler les membres du groupe EELV au gouvernement, sera-t-elle une autre parole présidentielle mensongère ? François Hollande un menteur à l’égal de son ancien Ministre du Budget, ce cas Cahuzac. Ce qui semble être  si l’on en croit la publication de l’ASN sur l’état du parc nucléaire et des mesures qui sont à prendre, un document produit par l’ASN qui constate tout de même « un bilan globalement assez satisfaisant » tout en déplorant des « anomalies ».

Des anomalies incluses dans un bilan globalement assez satisfaisant ! Une expression suffisamment floue, juste pour tenter de nous rassurer de l’état technique critique du parc nucléaire français. Pourtant, l’ASN a dénombré 153 incidents en 2012, dont 149 de niveau 1 et 4 de niveau 2. Des niveaux d’incidents qui sont la plus part du temps auto classifiés selon les lieux par : EDF, AREVA ou encore le CEA. L’ASN qui dans ses habitudes, autorise ces classements réalisés par les industriels du nucléaire. Juge et partie, c’est ainsi que l’idéal de sécurité est classifié en ce royaume atomique de France, ce pour une sécurité maximum et certainement.

Un bilan, ou l’on apprend un an après les fameux crashs tests des centrales nucléaires françaises, que la doctrine de bunkériser les centres de gestion, des îlots ou noyaux durs construits afin d’assurer le suivi des réacteurs nucléaires en cas de crise majeure, des structures qui sont toujours pour l’heure à l’étude. L’ASN promet des décisions d’ici 3 ou 4 mois !  Espérons que rien de grave ne se passe d’ici là dans les centrales nucléaires, espérons que le dieu atomique nous fasse protection, et que rien ne se passe avant la mise en œuvre de ces bunkers atomiques. Aurons nous l’occasion de vérifier de leur efficacité, et si ils suffiront à éviter les pollutions ? Dès lors que la catastrophe de Fukushima a démontré, bunker ou pas, qu’une centrale nucléaire explosée, c’est 40 ans de chantier au minimum pour colmater, et toujours au minimum, la disparition de  tout un département qui sera interdit à la vie durant des décennies et plus.

Pour ce qui est de la centrale alsacienne de Fessenheim, promise en fermeture avant 2017 par François Hollande, juste avant les prochaines élections présidentielles et si rien ne vient troubler cet agenda électoral, un cas Cahuzac pouvant en cacher un autre, l’Autorité de Sûreté Nucléaire affirme que cette usine serait bien classée à la suite des crashs tests. De plus des lourds travaux de renforcement des radiers qui ont été commandés par l’ASN, doivent normalement et suivant les ordres des gendarmes,  être achevés en juillet prochain. Autrement dit, l’ASN habille et rejoint les intentions du PDG d’EDF à maintenir cette centrale en fonctionnement pour longtemps encore, à la foi des bonnes notes et de plus, signale l’ASN,  qu’une fermeture de cette nature nécessite une procédure de 5 années d’instruction. Ce qui repousserait l’échéance à l’an 2018 dans le meilleur des cas, et au pire de remettre en service les deux réacteurs nucléaires pour 10 ans de plus.

Deux réacteurs de 900 MW en moins, (dans le meilleur des cas) et un EPR en plus, 1800 MW – 1650 MW = 150 MW de réduction de la production d’électricité d’origine nucléaire réalisée sous le mandat du François de la Corrèze ! Si l’on s’arrête à l’étude de ces deux réacteurs alsaciens, c’est une réalité incontestable, une opération du premier degré qui démontre ce tout juste retour à l’équilibre, un statu quo qui sera ainsi maintenu en 2017/2018. Nous sommes donc très loin du ratio qu’il faudrait respecter afin d’atteindre l’objectif Hollandais de 50% de production d’électricité d’origine nucléaire en 2025. En effet, car il est peu connu du public, des puissances gigantesques que le complexe nucléaire français dépensait jusqu’à peu, pour le traitement de son combustible. Notamment si l’on intègre les 3 réacteurs de 900 MW sur le site de Tricastin, une puissance de 2700 MW qui était spécialement dédiée pour le traitement des combustibles dans l’usine Georges Besses I, l’ex EURODIF. En effet, AREVA ayant dépensé de lourdes sommes d’argent pour s’offrir le luxe URENCO, les centrifugeuses installées désormais dans la nouvelle usine Georges Besses II, une usine qui par cette technologie importée ( le comble pour l’excellence exceptionnelle atomique à la française) qui libère de fait la quasi-totalité de ces 2700 MW d’électricité d’origine nucléaire vers le consommateur, trois réacteus de 900MW qui sont depuis raccordés au réseau haute tension de la filiale RTE d'EDF.

En réalité, fermeture ou pas de  Fessenheim, la baisse de 75 à 50 % promise par Hollande, est un mensonge grossier. Depuis l’ouverture de l’usine de Georges Besses II en 2012, la France consomme directement et produira encore plus d’électricité d’origine nucléaire à la fin  de ce mandat du menteur perdant.  

PJ : article Ouest France du 17.4.13  

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