Depuis les meurtres de type fasciste qui ont décimés les journalistes et travailleurs de Charlie Hebdo, des clients du magasin Cacher, et des suites qui font débat dans la société française, un nombre considérable de contributions sur Médiapart apportent à chacune des idées plus ou moins fumeuses sur l’esprit de fond de la laïcité** et de l’acceptation, ou non des religions en général. Les plus radicaux étant bien évidemment de cette gauche laïquarde, ou quand le blasphème devient la priorité à débattre, la caricature est elle insulte, qu’il faudrait tout à coup interdire le Concordat en Alsace. Pourquoi pas après tout, si ça peut câliner et calmer l’idée fixe du chien-chien d’Astérix le Gaulois.
Mais il est une religion franco-française qui n’est jamais remit en cause, ou alors si peu, dont les fondements parrainés et commandés par un Clergé dogmatique infiltré au cœur de l’État, et si elle ne comporte par l’entité de Dieu ni de protocole en prière, elle n’en est pas moins équivalente sous son emprise et mise en forme industrialisée, pareille aux pires périodes du catholicisme sous l’inquisition et gangréné d’obscurantisme nihiliste, et quand bien même la faillite est proche, le danger de plus en plus évident, tant de l’intérieur des centrales rafistolées que du potentiel risque d’attentat sur les hangars de la Hague qui comportent une concentration de matériaux nuisibles et radioactifs, rien n’y fait, le silence et les œillères dans ce domaine sont la règle, une réalité matérialiste que tous se sont accordés de nier. La France laïque et républicaine s’interdirait ainsi de remettre au cœur du débat, sa religion atomique et l’affligeante insécurité et fragilité de son système énergétique.
Et comme à la belle époque du siècle des lumières, dont se revendiquent pourtant les ultra défenseurs de la République stricte, il est nécessaire de s’informer à l’extérieur de ce petit pays le plus nucléarisé du monde. Je vous propose donc d’abattre le tabou nucléaire et de tenter de vous faire absorber en antidote radioactive, l’analyse de la situation nucléaire française par A. Gundersen et M. Schneider
Nucléaire Français A. Gundersen M. Schneider
Arnie Gundersen de Fairewinds Energy Education interview Mycle Schneider sur le devenir du nucléaire français. Mycle Schneider est lauréat du prix Nobel alternatif pour ses travaux sur le plutonium et consultant indépendant dans le domaine de l'énergie énergie au niveau international depuis plusieurs dizaines d'années. C'est donc cette fois du nucléaire français dont il est question, de la vision qu'en ont les Américains, et des difficultés que rencontrent actuellement EDF et AREVA.
Suffit-il de s'en réjouir comme d'un épisode de la mort lente et annoncée du nucléaire, ou cela représente-t-il une menace majeure en termes de gestion sécuritaire des installations et des milliers de tonnes de déchets nucléaires existants ? Quels dangers représentent les survols de centrales françaises par des drones non identifiés ce derniers mois ? Quel est l'avenir du nucléaire français, au milieu de l'essor des énergies renouvelables, de l'amélioration de l'efficience énergétique, de la réduction de la part du nucléaire dans le mix énergétique français de 80 à 50% à l'horizon 2025, et de la prétendue nécessité de bâtir des centrales d'un nouveau type pour remplacer celles arrivant en fin de vie vers cette période, annoncée tout dernièrement par Ségolène Royal , notre "ministre de l'écologie" ?
**De Descartes à plus de carte, qu'est-ce la laïcité ? Extrait [ Dieu et la politique : le défi laïque - Par Michel Winock ]
Au XVIIIe siècle, la France est unifiée sous une monarchie centralisée, alliée à l'Église catholique. Sous cette alliance du trône et de l'autel, la liberté religieuse est inconnue. Alors que le morcellement de l'Empire allemand permet la diversité des cultes, selon la formule de la diète d'Augsbourg : « Cujus regio, ejus religio* » ; que l'Angleterre vit sous le régime du traité de tolérance* depuis 1689, en France, les protestants ont dû subir l'interdiction de leur religion en 1685 et ne seront tolérés qu'à partir de 1787, cependant que les Juifs sont officiellement interdits de séjour depuis le XIVe siècle, ce qui place les 40 000 Juifs admis en France dans une situation précaire. La prépotence de l'Église catholique s'affirme non seulement par le refus de la liberté religieuse mais aussi par le refus de la liberté de pensée : une orthodoxie règne qui censure et condamne.