En réponse à Yves-Marie Le Lay, président de Sauvegarde du Trégor, "Tribune d' Yves-Marie Le Lay" http://blogs.mediapart.fr/blog/pyb29/261113/tribune-d-yves-marie-le-lay
La transition de l’agriculture polluante vers de l’agriculture respectueuse de l’environnement, ne se réalisera pas uniquement par la voix des revendications écologiques immédiates, dont les applications idéologiques sur le terrain en Bretagne doivent être accessibles à tous les intervenants, afin de fédérer l’adhésion du plus grand nombre et de manière à produire des programmes efficaces, pertinents, réalistes économiquement pour leur financement, notamment dans une période marquée par une crise économique et sociale d’une ampleur jamais égalée dans notre passé récent. Une crise systémique : climatique, énergétique et économique qui est intimement liée à l’accoutumance et l’addiction par l’accès de l’énergie à bas coût, et principalement dans nos pays ou régions « favorisées », les conséquences de l’héritage de notre histoire commune, les conquérants et de la domination occidentale sur les ressources compressées des énergies sous toutes ses formes, la mécanisation agricole en est une des conséquences, avec ses avantages et ses inconvénients. Une ère de fin de règne, qui engendre crise politique et géopolitique. L’agriculture bretonne productiviste et ses filières n’y échappent pas.
Une crise dont les plus fragiles dans ce secteur, ceux que l’on nomme couramment les OS précaires de l’agroalimentaire, sont les premières « victimes », à subir les effets néfastes, réduction du pouvoir d’achat, et de plus à favoriser les émergences en comportement de refoulement sociaux politiques, quand leur avenir est devenu aussi peu lisible qu’il est sombre, les réflexes populistes y trouvent inévitablement leurs racines. Dès lors, il est irresponsable de se limiter à refaire l’abécédaire des imaginaires politico syndicaux, et de laisser les loups prédateurs à s’occuper des ces « esclaves nigauds » !
Qu’il est indispensable de rappeler que les changements de modèle dans ce domaine complexe, ici comme ailleurs, une crise de la filière agroalimentaire, qui comme par le passé et contrairement aux idées reçues, ne pourra s’opérer que sur des périodes relativement longues et selon les capacités financières disponibles, les évolutions techniques et de l’amplitude temporelle depuis la R&D à l’industrialisation des méthodologies artisanales « agro paysanne », des procédés bio production optimisés et indispensables pour prétendre à pouvoir juguler une partie de l’écart en concurrence économique des modèles dominants et productivistes. Des techniques et des procédés dominants favorisés économiquement et sous autorité ou influence des groupes multinationaux, des réseaux qui maîtrisent toute la ou les filières, depuis le champ des concentrations foncières jusqu’aux Industriels et fabricants d’aliments ou de denrées comestibles. De construire un cadre politique, pour prétendre à redistribuer intelligemment les subventions de la PAC réformée, et de sorte à fédérer pour construire le fédéralisme en ce pays de France, ce qu’il lui manque le plus dans la complexité de la mondialisation imposée.
Un long processus pour la mise en application sur le terrain des procédés émancipés des produits chimiques, ce qui est à sonder, mesurer, quantifier et qu’il serait inutile voir contreproductif de laisser encourager l’idée simpliste que ce changement de « paradigme » pourrait s’opérer d’une manière radicale, voir spontanée. Des postures louables et légitimes, ce qui engendre les conséquences à brèves échéances d’attiser les clivages, voir de découragement à moyen terme. Des postures « idéologiques », le meilleur moyen en « idiomes » faciles, qui seront mis à mal par ceux dont les intérêts, sont justement de persévérer dans ces politiques à produire du résultat de court terme. L’évidente contrainte économique, liée aux avantages des techniques du passé, un frein à étudier et une difficulté prépondérante à aborder sereinement et sans angélisme, la transition agro économique et écologique.
Dès lors, les clivages idéologiques n’auront que pour seul effet, de ne rien faire d’autre que ce qui est déjà en place. Les donneurs de leçon, ne devraient-ils pas pour crédibiliser la cause à leur raison: d’arrêter de mettre de l’huile sur les oignons, de caricaturer l’hétéroclite manifestation de Kemper et d’admettre que les organisateurs de la contre manifestation carhaisienne, n’ont rien de bien différent des militants de la FDSEA du Finistère, et au moins sur ce point précis qui les chagrine, des syndicats productivistes, l’unique modèle du syndicalisme au centralisme à la française.
Patrig K à Plouvorn le 26 novembre 2013