La précocité intellectuelle, sujet de fascination autant que de controverse, est souvent enveloppée de mythes et de conjectures. Parmi les idées largement répandues, certaines méritent une attention particulière pour démêler le vrai du faux.
Premièrement, l'idée que les enfants surdoués possèdent un mode de pensée radicalement différent, souvent décrit comme « arborescent », contrairement à un raisonnement « linéaire » chez les autres, mérite une analyse nuancée. Cette vision romancée de l'intelligence surdouée, bien que séduisante, simplifie excessivement la complexité de la pensée humaine. La réalité est probablement moins tranchée, et cette distinction pourrait bien être une vue de l'esprit plus qu'une vérité scientifique.
Ensuite, le mythe persistant selon lequel l'intelligence exceptionnelle conduit inévitablement à des difficultés scolaires est particulièrement préoccupant. Cette idée, largement relayée dans les médias et même dans certains cercles académiques, suggère paradoxiquement que trop d'intelligence serait préjudiciable. Or, cette affirmation, bien que populaire, manque cruellement de fondements empiriques. Les statistiques souvent citées, comme le fameux tiers des élèves surdoués en échec scolaire, sont rarement appuyées par des études rigoureuses. Il est donc crucial de remettre en question cette narration réductrice et potentiellement nocive.
Un autre point souvent débattu est la stabilité émotionnelle des surdoués. L'image de l'enfant précoce hypersensible, anxieux ou dépressif est un cliché tenace. Si certains surdoués peuvent effectivement éprouver des difficultés émotionnelles, il est réducteur et erroné de généraliser cette caractéristique à tous. De plus, les spéculations sur leur capacité à gérer leurs émotions grâce à leur intelligence supérieure restent à démontrer scientifiquement.
Enfin, le lien souvent évoqué entre précocité intellectuelle et troubles d'apprentissage ou troubles de l'attention est une autre zone d'ombre. Si la coexistence de ces troubles avec une intelligence élevée est possible, l'affirmation qu'ils seraient plus fréquents chez les enfants surdoués manque de preuves concrètes. Cette idée, souvent relayée sans fondement épidémiologique solide, mérite une investigation plus rigoureuse.
En somme, le discours sur les enfants surdoués est parsemé de mythes et de simplifications. Il est essentiel de démêler le vrai du faux pour ne pas enfermer ces enfants dans des stéréotypes réducteurs. L'intelligence surdouée, loin d'être une maladie ou un handicap, est une particularité qui, comme toute autre, mérite d'être comprise et accompagnée avec justesse et sans préjugés.
Sources :
https://apprendreaeduquer.fr/mythes-et-realites-enfants-precoces-surdoues/
https://ramus-meninges.fr/2017/02/03/la-pseudoscience-des-surdoues-2/
https://connectthedots.fr/haut-potentiel-intellectuel/
https://www.afis.org/Haut-potentiel-intellectuel-le-mal-du-siecle