Un homme de trente-cinq ans accueille chez lui son père de soixante-deux ans, arrêté pour une hernie discale et qui ne peut rester seul, la mère/épouse étant décédée quelques années plus tôt. Les deux hommes pratiquent le même métier : ils sont cadreurs. Le père vient visiter un tournage du fils et fait des remarques légèrement déplacées ; le fils, blessé, répond au père qu’il (le père) n’est pas à jour sur le matériel récent ; le père, vexé, se mure un temps dans son silence, mais étudie en secret les nouveaux appareils entièrement numériques que manipule le fils et finit par le tirer quelques jours plus tard d’un mauvais pas (pour lequel le fils n’avait d’ailleurs rien à se reprocher) en lui rendant un fier service technique alors qu’il s’était à nouveau rendu sur le plateau où travaille le fils. Une dernière scène les montre autour d’une table, buvant une bière, souriants et apaisés, partageant un moment de qualité avec la femme du fils et sa fille.
Sauf que tout est faux. Pour commencer, le père a violé sa petite-fille. La femme du fils est partie depuis bien longtemps, convaincue que son ex-mari était toxique et abandonnant au passage une fille qu’elle n’avait pas désirée et encore moins défendue des assauts de son beau-père qu’elle avait peut-être d’ailleurs, selon certaines sources, couvert voire encouragé si ce n’est accompagné ou invité. Mais ce qui emmerde surtout le fils, c’est que le père, qui est en fait SDF, soit toujours en train de squatter chez lui. Qu’il se tape sa fille, à la limite, mais qu’il lui foute un minimum la paix après ce qu’il (le père) lui a fait subir comme merde pendant son enfance. Au final le fils tue le père et le découpe au hachoir, avec l’aide de sa fille, pour le faire partir en morceaux à la poubelle. Ni le père ni le fils n’étaient cadreurs. Le fils était militaire et le père avait vaguement été homme à tout faire.