paul-rommel

Plieur de parachutes

Abonné·e de Mediapart

10 Billets

0 Édition

Billet de blog 15 mai 2023

paul-rommel

Plieur de parachutes

Abonné·e de Mediapart

Revolution culturelle

Il est grand temps que l'écologie imprègne culturellement notre civilisation. Un jour j'ai baptisé une feuille blanche "projet Lucky Luke" du nom de ce personnage de bandes dessinées qui arrêta de fumer. Je mesurais déjà le rôle des productions culturelles dans les inerties comportementales de nos sociétés.

paul-rommel

Plieur de parachutes

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

     Les mots présentent parfois le désavantage d’avoir déjà été utilisés pour décrire des faits ou des événements du passé. Aussi pour nombre d'entre nous « révolution culturelle » renverra au courant Maoiste. Pourtant, les révolutions culturelles à travers l’histoire furent multiples. De la Renaissance à « l’américanisation de la société » post WW2 en passant par les nouvelles technologies beaucoup de faits peuvent être décrits comme culturellement révolutionnaires. En matière d’écologie une révolution culturelle n’est pas souhaitable : elle est indispensable.

    Hier je partageais d'anciennes réflexions sur les ballons de baudruche, aujourd'hui c'est un texte tout neuf qui doit sortir de ma tête. D'où provient donc l'inspiration ?

   Qu'il est difficile d'être torturé, qu'il est difficile d'être éco-anxieux. A la recherche de me semblables j'écris sur un blog autant de billets comme autant de bouteilles à la mer ; j'essaye aussi de développer mon idéologie politique puisque c'est l'objectif minimum que je me suis fixé dans la vie. Qu'il est difficile de penser à ce que d'autres ne pensent pas, qu'il est difficile de voir à travers des actes banals de notre société tout un monde à changer. Le fardeau est lourd à porter. Parfois j'aimerai être normal. j'aimerai ne pas être le rabat-joie de service, ne pas être celui qui enjoint les autres à voir derrière la beauté d'un feu d'artifices des billets d'argent public partir en fumée.

   Ne reste qu'aujourd'hui c'est le partage d'une simple photo par une amie sur les réseaux qui me fait prendre la plume. On pouvait y voir, au milieu d'une fête qui semblait réussie, ces grands gobelets de plastique rouges ou bleus que les américains ont vraiment amené chez nous il y a dix ans. Parait-il que ce qui se passe chez eux finit toujours par arriver chez nous. Parait-il que depuis la seconde guerre mondiale nous sommes un peuple suiveur sous tutorat culturel.  Le trait est un peu forcé mais l'est-il tant que ça ?

  Ces grands gobelets là sont devenus des symboles de la fête à grands coups de renforts cinématographiques. Des films comme "Projet X" les ont démocratisés et les ont fait rentrer dans l'imaginaire collectif français. Saurons-nous dire, à qui veut l'entendre, que la France doit être de nouveau capable de construire son propre modèle culturel ?

   Il y a quelques années j'ai baptisé une feuille blanche "Projet Lucky Luke" du nom de ce personnage de bandes dessinées qui arrêta de fumer. Je mesurais déjà le rôle des productions culturelles dans les inerties comportementales de nos sociétés. Mon combat ce n'est pas que les gens arrêtent de fumer c'est que les fumeurs arrêtent de jeter leurs mégots à terre. Je me disais, comme je le pense toujours, que si un jour tous les fumeurs arrêtaient de jeter leurs mégots à terre alors le monde serait prêt pour l'écologie. J'étais déjà conscient que pour tout à chacun qui commençait à fumer le comportement "jeter mégot à terre" était presque de l'ordre de l'inné. Tout ceci parce que dans nombre de films auxquels ils avaient été confrontés depuis l'enfance des personnages en jetaient à terre. Le cinéma n'est-il qu'une représentation de la société ou a t'il un rôle à jouer dans l'orientation des comportements ? On touche à une question sensible.

 Avant de revenir sur cette question il est une chose à préciser : Tout est culture et tout est politique. Que des gens prennent leur voiture un dimanche matin pour faire 500 mètres et aller chercher une baguette : c'est culturel et politique. Vouloir plus de vélos c'est culturel et politique. Les mégots ? idem. Les gobelets ? Pareil.

 Pour nous autres voulant changer le monde tous les moyens d'y parvenir méritent d'être étudiés tout en se gardant de l’extrêmement de l'action ou de la réaction. Un changement culturel est insidieux, comporte des étapes et doit être bienveillant. Il n'est pas honteux de l'assumer : tous les régimes politiques à travers l'Histoire ont voulu changer ou ont changé culturellement les sociétés pour le meilleur ou pour le pire. Les procédés pour y parvenir sont connus. Il est grand temps que l'écologie imprègne culturellement notre civilisation. Plus que de politicien.ne.s ce sont d'artistes dont nous avons besoins, de cinéastes, de peintres, de chanteurs, de slameurs, de danseurs et j'en passe. L'hégémonie culturelle de la société ultra-consumériste doit être contrée. J'espère bientôt donner l'exemple.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.