Philo-sophia, "amour de la sagesse" !
La vie nous apprend bien des choses que l'on aimerait parfois ne pas savoir. Cette leçon je l'ai apprise dans la douleur. C'était une histoire d'amour faite de chair et d'âmes. Nous étions tombés amoureux à un moment de notre vie où nous avions besoin l'un de l'autre. Tout était si intense, si beau et parfait. Elle était ma chance, j'étais un passager clandestin à qui l'on offrait un billet en bonne et due forme sur le chemin du bonheur. Elle était ma raison et mon horizon.
Un jour, pourtant, elle m'appris que nous deux n'étions plus. Je me trouvais démuni, seul face à cet amour qui me fuyait. Cette fille ne m'appartenait pas, elle était libre. Tout aussi libre de croire que la réunion de nos deux êtres était la plus pure des évidences comme de croire que son futur s'écrirait sans moi. Quel rapport avec la sagesse, me demanderez-vous ?
Là est la première leçon : en amour on ne détient pas. Que cela concerne un être humain ou non rien ne nous appartient. L'autre, comme la sagesse, s'ils sont effectivement l'objet de notre désir ne sont pas en notre possession. L'amour est une recherche, c'est un processus permanent de séduction, c'est une balade, une ininterrompue danse nuptiale qui vise à entretenir une flamme. Nous vivons pour la chaleur de cette flamme et n'avons de cesse que d'essayer soit de l'allumer soit d'éviter de la voir s'éteindre.
Il est alors une déformation à éviter lorsque le regard se pose sur un.e philosophe, c'est de croire que cette personne est effectivement sage. Parce que c'est contraire à tout ce qui a été exposé jusqu'ici. Sage je ne le serai jamais. Par contre je désire un jour me balader avec sagesse au bras comme une vieille complice me regardant toujours avec les yeux de l'amour des premiers jours. J'ai longtemps cru que "philosophe" était un grade, un titre que l'on gagnerait, une cape posée sur nos épaules par des pairs qui jugeraient qu'on le mérite. Mais nul n'est philosophe parce qu'autrui le décrète précisément parce que la philosophie est une chose relevant de l'intime qui se déroule entre un être et son cœur. Et que nul ne peut percer les secrets du cœur d'un autre. Personne autre que soi même peut connaitre l'étendue et la force d'un amour.
Nous ne pouvons être que des romantiques, de perpétuels amant.e.s, des bâtisseurs de relations, être de ceux qui déclament des flammes. Et si la flamme s'éteint, et même si nous sommes transits de froid, rien ne sert de lui en vouloir. C'est que nous ne l'avons pas assez protégée, pas assez entretenue. Mais quand bien même : parfois tout ne dépend pas que de nous.
Ô si vous saviez comme je suis amoureux. Cette fois ci c'est certain : je suis philosophe !