Pauline du podcast On se pause et on cause (avatar)

Pauline du podcast On se pause et on cause

Hôte du podcast On se pause et on cause

Abonné·e de Mediapart

4 Billets

0 Édition

Billet de blog 6 août 2025

Pauline du podcast On se pause et on cause (avatar)

Pauline du podcast On se pause et on cause

Hôte du podcast On se pause et on cause

Abonné·e de Mediapart

Le RN, toujours un parti fasciste

Pauline du podcast On se pause et on cause (avatar)

Pauline du podcast On se pause et on cause

Hôte du podcast On se pause et on cause

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dans le dernier épisode d’On se pause et on cause, j’avais envie d'expliquer pourquoi je continue de définir le Rassemblement National comme un parti fasciste - je le nomme même parfois encore “Front National”. Dans un contexte de normalisation et de dé-diabolisation politico-médiatique, il me paraît essentiel de rappeler l’histoire du RN, ses idées fondatrices et les dangers qu’elles continuent de représenter. 

Dans la première moitié de l’épisode, je reviens sur la définition du fascisme. Umberto Eco, auteur italien du XXème siècle, propose une définition en une dizaine de critères. Selon lui, le fascisme - ou plutôt comme il l’appelle l’ur-fascisme - naît de la frustration, de l’humiliation des individus. Avec son lexique limité, c’est un doux mélange entre le conservatisme, l’irrationalisme, le culte de l’héroïsme, le racisme, le nationalisme, le machisme, la guerre permanente, l’élitisme populaire, le populisme qualitatif et le refus du modernisme ainsi que de la critique.

Plus récemment, le sociologue Ugo Palheta préfère parler de néofascismes. Il affirme qu’il existe une continuité entre les fascismes historiques et les néofascismes actuels. En effet, si les formes et les contextes ont changé, les projets politiques restent globalement les mêmes. Pour ma part, l’usage du préfixe “néo” me dérange un peu. Ce préfixe suggère une rupture, une nouveauté. Or, dans le cas du RN, je pense que nous sommes plutôt face à une adaptation stratégique, à du marketing politique et non à un changement idéologique de fond.

Dans la seconde moitié de l’épisode, j’applique cette grille de lecture au Rassemblement National. Je fais d’abord un retour historique pour parler de la fondation du Front National en 1972 et de Jean-Marie Le Pen. Ensuite, j’actualise les critères d’Umberto Eco avec des exemples concrets du RN d’aujourd’hui. Je pense par exemple que Caroline Parmentier incarne cette continuité idéologique - derrière son image lissée, elle diffuse des idées profondément réactionnaires, racistes ou homophobes. De son coté, Marine Le Pen sait parfaitement utiliser les émotions et affects des français·es - comme à Vallauris en 2022. Enfin, le RN impose sa propre novlangue avec des expressions qui se diffusent aujourd’hui sans critique dans le champ politico-médiatique.

Mais alors pourquoi insister pour qualifier le RN de parti fasciste?

Je pense que nommer les choses est un acte politique important. On ne lutte pas efficacement contre ce que l'on refuse de voir, de nommer. Les outils antifascistes doivent évoluer en même temps que les fascismes se transforment. Aujourd’hui, il est urgent de penser de nouvelles formes de résistance. Il ne faut pas attendre l’arrivée d’un pouvoir fasciste assumé pour se dire antifasciste. Il est urgent de reconnaître les signes du fascisme, comprendre comment il se construit et s’installe pour construire les outils collectifs et militants pour lui faire face.

Si vous voulez aller plus loin, découvrir les ressources citées ou simplement écouter l’épisode, c’est par ici: https://linktr.ee/onsepauseetoncause

Bonne écoute et merci <3 Pauline

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.