Passe sanitaire et passe vestimentaire, petite réflexion sur la variabilité de la liberté.
En croisant une des manifestations contre le passe sanitaire, j'ai constaté, qu'au delà des délires antivax, sur lesquels il est peu utile de s'arrêter, beaucoup d'opposants au passe mettent en avant leur droit à la liberté.
Généralement, ils affirment qu'il s'agit de leurs corps et qu'ils n'acceptent pas qu'on puisse prendre une décision à leur place. Ils entendent être libres de leur choix sans que la société le fasse à leur place. Pourtant on peut facilement objecter que leur choix soi-disant libre est facteur de risque pour les autres puisqu'il peut conduire à des contagions plus nombreuses et à des hospitalisations lourdes où la liberté revendiquée se transforme en surtravail pour les soignants et en surcoût pour l'assurance maladie.
Assez curieusement, ces défenseurs acharnés de la liberté semblent avoir des discours portés vers l'extrême droite, par ailleurs plutôt prête à soutenir des lois liberticides en France et un peu partout sur le globe.
Et puis, on peut penser raisonnablement que ce passe sanitaire, devenu vaccinal disparaîtra avec la pandémie et sera supprimé. Alors nos amoureux de la liberté pourront enfin chanter leur tube national favori : « liberté, liberté chérie, combat avec tes défenseurs ».
Il m'étonnerait toutefois que ces farouches et courageux combattants de la liberté se mobilisent pour que soit supprimé en France un autre passe déjà très ancien et qui devient de plus en plus restrictif.
Il s'agit du passe vestimentaire. En effet, notre pays pourtant théoriquement champion de la liberté interdit à ses fonctionnaires de porter le moindre signe religieux sur leur lieu de travail. Et, comme si ça ne suffisait pas, tout ce qui reçoit des subventions publiques doit appliquer la même règle : pas de croix, ni de médaille, ni de kippa, ni de foulard,... sinon vous ne passez pas, même si vous êtes seul dans votre bureau sans jamais voir personne.
Pourtant, les français souhaitant porter des signes religieux, pourraient utiliser les mêmes arguments que les anti passe : il s'agit de leurs corps, ils devraient avoir un libre choix et, de plus, ils ne risqueraient pas de transmettre des maladies coûteuses pour la société.
Mais bizarrement, il est peu probable que les anti passe, ces pro liberté inflexibles se mobilisent pour faire supprimer le passe vestimentaire.
Certains de ces amoureux inconditionnels de la liberté, soutiennent d'ailleurs un candidat qui propose que la police républicaine développe un secteur de police anti religieuse qui donnerait des amendes aux français portant des signes religieux dans l'espace public.
Aïe, aïe, liberté chérie, combien contradictoires sont tes défenseurs...