Pourquoi tant d'aveuglement ? Marianne* avait bien révélé le conflit d'intérêt opposant Agnès Buzyn, l'ex-ministre à Didier Raoult de l'IHA de Marseille, mais n'en avait pas clairement identifié les causes.
Ces causes semblent être à chercher dans les perspectives eugénistes aux enjeux financiers colossaux liés à la promotion de la méthode CRISPR** au sein de l'INSERM qui avait été dirigé par Yves Lévy (le mari d'Agnès Buzyn) jusqu'en janvier 2019, et qui avait tout fait pour nuire à l'autonomie de l'IHA de Didier Raoult.
Cette méthode CRISPR de copier-coller génétique inventée en 2012 révolutionne l'approche de la manipulation du vivant à un point qui fait redouter le pire du pire pour l'intégrité des espèces. Ses applications, aux promesses mirobolantes, sont cependant encore balbutiantes. Elle pose aussi des questions d'éthique immenses, que la gravité de la crise du Coronavirus pourraient bien balayer si ces techniques pouvaient être communiquées comme étant LA solution à la pandémie ; raison très certainement pour laquelle la chloroquine n'était même pas intégrée aux premiers tests nationaux contre le coronavirus.
Seulement, LA solution à base de chloroquine existe bel et bien déjà, et elle s'avère bien moins chère (quelques centimes par dose de chloroquine et quelques Euros le traitement antibiotique associé). Elle est aussi moins problématique éthiquement. Elle va empêcher de faire de la crise du coronavirus le moyen de justifier les technologies d'eugénisme et de les légitimer sans débats aux yeux d'une population menacée et confinée.
Avec de telles pratiques, cette légitimation est maintenant loin d'être acquise. Les innovations valent autant (et pas plus) que ceux qui les promeuvent et les utilisent. Or ces façons de promouvoir les thérapies géniques laissent très mal augurer de l'éthique, des capacités d'empathie et même de l'intégrité intellectuelle, de ceux qui s'en font les champions.
A l'heure où j'écris ces lignes, les groupes de pression qui ont tenté de faire barrage à la reconnaissance de l'efficacité de la chloroquine sont tout de même parvenus à empêcher son utilisation par la médecine de ville. Celle-ci pourrait traiter en confinement à domicile tous les malades positifs au coronavirus et ainsi soulager le système hospitalier et les personnels médicaux.
Ce refus politique d'autoriser les traitements à la chloroquine par la médecine de ville (et de campagne) se soldera par des dizaines de milliers de morts dans les EHPAD et auprès des populations à risques inutilement exposées à l'aggravation des symptômes alors que le traitement supprime la charge virale en quelques jours.
Encore une fois, il se confirme que néo-libéralisme tue.
Quelles seront par ailleurs les conséquences pour le "chef de guerre" des Français, qui aura trop longtemps ménagé la chèvre et le choux entre le salut du peuple et les pressions des milieux néo-libéraux qui l'auront propulsé à l'Elysée ? C'est à prévoir, des lendemains de remise en cause radicale que l'effondrement systémique mise en branle par l'éclatement des bulles monétaires, financières, pétrolières ou encore de l'économie réelle mise sous confinement ne feront qu'amplifier.
Pascal Bitsch, 25 mars 2020
* https://www.marianne.net/politique/conflit-d-interets-cette-decision-de-la-ministre-agnes-buzyn-qui-bien-fait-les-affaires-de
** https://www.leyton.com/blog-fr/?p=931-technologie-crispr-cas9-signe-revolution-de-genetique