Un abonné de Mediapart s’est rendu compte (ici) que l’article du site d’Europe 1 sur la liste de Condamin-Gerbier du 14 juin n’était pas accessible (le voir toutefois en pièce attachée). Nouvel avatar de ce qui pourrait s’apparenter à une censure ?
Au-delà de celle, flagrante, imposée à Mediapart à propos des enregistrements de l’affaire Bettencourt, l’effacement d’articles en ligne est malheureusement un phénomène courant.
Quelques exemples, centrés sur l’un des personnages les plus controversés du monde des affaires, Henri Proglio :
Ainsi, un article du Point sur une affaire privée le concernant s’est évaporé en moins de 24 heures (voir ici). L’origine de cette disparition est simple : un coup de fil de HP à son compère François Pinault, propriétaire du magazine ! Et comme FOG est un garçon bien obéissant… Encore que l’article en question soit subrepticement réapparu six mois plus tard (ici), mais ne figure pas dans la liste des contributions de son auteur, Aziz Zemouri (ici) !
Un autre article "exclusif" annonçant le mariage du susdit HP a failli subir le même sort (ici). Heureusement, avec deux personnages aussi publics, il est difficile de tout censurer. Encore que l’info ne soit pas totalement juste, puisque ledit mariage a eu lieu non pas en mars, mais mi décembre 2012 et que n’apparaît pas le véritable prénom de l’épousée, Rachel (cf. ici, dans la compagnie subventionnée par la Fondation EDF !). Une autre forme de censure ?
Toujours sur le même, qui a tenté, par avocat interposé, d’interdire la publication d’une biographie (ici, notamment). Essayez donc de lire l’article qu’y consacre le Nouvel Obs (ici) ! Mais cette tentative s’agrémente d’une manœuvre subtile, voire machiavélique : l’avocat en question n’est autre que Jean-Pierre Mignard, l’ami de François Hollande (et l’avocat attitré de Mediapart), qui s’offusque d’ailleurs de la censure que pratiquerait le même Nouvel Obs (ici) ! Il est vrai qu’il s’agissait d’un autre sujet !…
Et tant d’autres exemples, qui ne se limitent pas à ce seul personnage…
Plus globalement, il n’y a pas que des intimidations ou des autocensures "spontanées". Dans le monde de l’Internet, il existe d’autres moyens de rendre inaccessibles des contenus, comme d’insérer dans la page incriminée un petit virus, au niveau d’un titre, d’une mention légale, ou d’une pub, beaucoup moins vérifiés, qui redirige automatiquement l’internaute vers une autre page.
Pour en revenir à cet article d’Europe 1, ce serait plutôt cette dernière hypothèse.
A suivre…