Argent public, profits privés.
Ségolène Royal qui ne cesse de dénoncer cette dérive du néo-libéralisme, la refuse pour sa Région.
Le journal Sud-Ouest du 18 février 2011, par P Guilloton :
LGV Tours-Bordeaux : Ségolène Royal veut accorder un prêt à l'Etat
Elle a proposé que l'assemblée décide d'octroyer à l'État 95 millions d'euros sous forme d'une avance remboursable
Nouveau coup d'éclat pour Ségolène Royal. La présidente de la Région Poitou-Charentes a décidé que la LGV ne se ferait qu'à ses conditions (photo archives Xavier Leoty)
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Voilà un mois, Ségolène Royal affirmait que la région Poitou-Charentes ne mettrait pas un sou pour financer la LGV Tours Bordeaux, estimant que ce chantier de 7 milliards d'euros relevait de la seule compétence de l'État.
Hier, à Poitiers, ce dossier est revenu sur le tapis lors d'une commission permanente. Et par une sorte de stratagème, la présidente de Poitou-Charentes a tenté de relancer la balle dans le camp de l'État. Après avoir noté avec conviction que cette infrastructure concédée au groupe Vinci ne devait pas coûter au contribuable régional - "il n'est pas acceptable que les bénéfices soient privatisés et que les pertes ou les investissements relèvent de la collectivité" a-t-elle lancé -, elle a proposé que l'assemblée décide d'octroyer à l'État un prêt sous forme d'avance remboursable d'un montant de 95 millions d'euros.
Il est en effet demandé à la région de verser au pot 103 millions; déjà 8 millions ont été débloqués pour les études. Avant d'ouvrir sa bourse, Ségolène Royal veut avoir la garantie signée que les gares de la région seront bien desservies et que les conditions environnementales seront assurées. Elle attend également que le ministre des Transports cesse de dénoncer les "pseudo-entraves" dont la région se rendrait coupable.
Lors de cette discussion, Ségolène Royal ne s'est pas privée de critiquer l'attitude de certains présidents de Région ayant versé leur participation avec empressement. Hier, à l'heure du déjeuner, si les oreilles d'Alain Rousset ont fortement sifflé, il ne faut pas qu'il s'inquiète. C'est normal. Reste désormais à savoir quelle va être la réaction de l'État à cette proposition pour le moins originale.
Ségolène Royal a du faire face, pour imposer ses vues, à une opposition renforcée... des Écologistes, composante pourtant intégrée à la majorité régionale. Ces derniers ont fait valoir que s'ils n'étaient pas opposés à la grande vitesse, ils n'entendaient pas voir la Région se substituer à l'État, dont c'est la compétence. Lors du vote du volet financier de la délibération, leurs votes se sont joints à ceux de l'opposition de droite. Il n'a été approuvé que par 30 voix contre 25.