Trouvé sur le blog de Rama Yade :
"""" Bon nombre de Français issus de l’immigration sont sortis ébranlés du débat sur l’identité nationale. Je n’étais pourtant pas contre au départ, mais bon, ce constat vient
des dérapages qui sont, hélas, passés par là.
Le débat sur l’islam, annoncé par Jean-François Copé, suite à l’interpellation du Front national sur les prières de rues, ne doit pas être le procès des musulmans. Le
moindre dérapage en fera un procès et affaiblira l’unité de notre pays, valeur que je place au-dessus de toute autre. D’ailleurs, s’il ne s’agit que d’un débat, on ne voit pas
comment il réglera le problème des prières de rue et jugulera la montée du FN, puisque tel est l’objectif. On peut à cet égard regretter que les républicains aient attendu
que le FN ait abordé le sujet des prières de rues pour qu’on en parle enfin, alors que cette réalité, subie par les musulmans faute de lieux de culte, aurait dû faire réagir
depuis bien longtemps.
Résultat : usant d’une étrange rhétorique séparatiste, contraire aux principes de laïcité, certains élus (de gauche comme de droite), se présentant pourtant comme
défenseurs de la laïcité, se sont soudainement mis à parler de «nos compatriotes musulmans » (comme on dit, « nos amis les Chinois »), alors que ces Français-là ne se
définissent pas comme ça en premier. Ce sont des Français normaux, des laïcs dans leur très grande majorité, qui veulent juste être traités en citoyens et qui ne
comprennent pas ce qui se passe. Ainsi assignés à résidence religieuse, relégués au statut de « compatriotes musulmans », six millions de citoyens laïcs gardent le
silence. Ils se sentent touchés. Nous devons entendre leur douleur muette devant cette double injonction paradoxale qui veut qu’ils cachent leur religion au nom de la
laïcité et qu’ils parlent pour dire qu’ils ne sont pas des islamistes avec un couteau entre les dents.
Il n’empêche : même si elles ne concernent qu’une infime minorité de « musulmans », il faut bien le régler, ce problème des prières de rue maintenant qu’il a été levé.
Et là, je suis davantage favorable à l’action qu’au débat. En effet, pourquoi se contenter de débattre (à l’UMP) là où il faudrait agir (au Gouvernement) ? Car, sans une
réponse concrète à ce problème des prières de rues, que se passera t-il, si à force de débats, on se rend compte, dans un an, que le problème des prières de rues n’a
pas été réglé ? Et ce, alors que nous sommes au pouvoir.
De la même manière, plutôt que de se lancer dans un vaste débat sur l’Islam, je pense qu’on devrait se limiter aux prières de rue. Après tout, pourquoi, d’une interpellation
sur les prières de rue, a t-on abouti à un débat sur l’islam, allant bien au-delà du problème soulevé par le Front national ?
Bref, plutôt qu’un débat de l’UMP sur l’Islam, je préfère largement que le Gouvernement agisse pour régler le problème des prières de rues.
Et qu’on finisse sur un message d’unité nationale, qui fasse que « nos compatriotes musulmans » se sentent, non pas comme des Français à part, mais des Français à
part entière.
Le veut-on? C’est la seule question qui vaille."""
Voici le lien vers son blog :
http://www.rama-yade.fr/2011/02/24/debat-sur-l%E2%80%99islam-pourquoi-debattre-la-ou-il-faudrait-agir/