Bonjour,
La dette française à fin 1979 était de 239 milliards d’euros
A fin 2008 s’établit à 1327 milliards d’euros ! 1500 Milliard actuellement ! C’est la faute à Giscard ! et à ceux qui l’ont suivi.
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Le matraquage médiatique actuel sur la crise de la dette nous prépare insidieusement à nous la faire payer un jour. En effet, une dette, même importante, n’a d’importance que quand celles qui la composent, qui datent parfois de nombreuses années, viennent à échéance. A quel moment et combien faut-il rembourser une de ces sommes empruntées ? Le danger n’existe que quand on n’a pas les moyens de rembourser, ne serait-ce qu’en réempruntant à nouveau. En fait il s’agit d’une « crise de liquidités », ceci qu’elle que soit l’importance de la dette, comme c’est le cas avec la Grèce. Faire peur en donnant des chiffres énormes n’est pas un hasard, mais une propagande fondée sur une distinction d’ordre sémantique pour mieux préparer les populations à accepter les futures contraintes.
Les libéraux Pompidou-Giscard d’Estaing très proches des milieux bancaires ont parfaitement installé ce système en 1973 (loi du 3 janvier) en interdisant à l’Etat de se servir de son droit régalien de frapper monnaie et d’emprunter à la Banque de France les liquidités nécessaires pour boucler son budget. Emprunter à bas taux ou à taux nul à la Banque de France n’entraînait pas la France à augmenter la dette. En empruntant aux banques depuis, l’Etat ainsi muselé s’est rendu prisonnier de la finance.
Le prétexte était tout trouvé : l’inflation relativement faible dans les années 50 (3 à 6 %) était parvenue à deux chiffres dans les années 70. Ce que l’on évitait de dire officiellement c’est que l’inflation pénalisait encore plus les prêteurs et rentiers que la population. Les rendements du fait de la baisse de valeur de la monnaie étaient tels qu’au moment des remboursements, ceux-ci ne retrouvaient pas la valeur de l’argent prêté. Lutter contre l’inflation en empruntant plutôt qu’en fabricant de la monnaie a été choisi pour rendre service aux financiers. La propagande officielle faisait passer le message que l’inflation qui faisait monter les prix pénalisait les revenus, principalement les salaires. En réalité de 1945 à 1975 le pouvoir d’achat moyen du salariat a augmenté de 5 % par an, (multiplié par 4 !). Du fait d’une activité en hausse constante, il montait d’avantage que le niveau des prix. Et du fait de cette croissance forte, le niveau du chômage était faible jusqu’à osciller autour de 2 %. étrange coïncidence, quand l’inflation a baissé, le chômage n’a pas cessé d’augmenter.
L’inflation avait certes comme origine l’augmentation même de la masse monétaire salariale. En effet plus elle augmente plus la valeur de l’argent, moins rare, baisse. Il est vrai que l’inflation se nourrit ainsi de l’augmentation du pouvoir d’achat, les gens dépensant plus, la masse monétaire en circulation augmentait. Toutefois le différentiel de quelques pourcents restait favorable à la population dans son ensemble. Mais les libéraux et leur alliés, las banques, ont pris peur.
L’origine de la dette actuelle a donc pour cause essentielle l’impossibilité pour l’Etat de maîtriser le niveau des taux d’intérêt (crédit) que seule la BCE a eu le droit d’imposer après le Traité de Maastricht. Il est pourtant normal de rembourser avec de l’argent public l’argent public emprunté. Pour les financiers, éviter tout risque inflationniste consistait à maintenir au plus bas les salaires. La solution pour rembourser la dette est évidente : augmenter la croissance et redonner à l’Etat les moyens d’emprunter à la Banque de France sans frais, donc revenir sur la loi de 1973 et sur le traité de Maastricht qui l’a consolidée.
Le retour du balancier s’impose. Sans craindre l’inflation qui de toute façon n’a rien d’obligatoire. Et pour relancer la machine, rien ne vaudrait de remonter les bas salaires et autres bas revenus : plus d’activité par la dépense (Keynes), plus de croissance, donc plus de possibilité de rembourser, et probablement moins de chômage.... Louis Peretz
Billet de blog 28 octobre 2011
Dette ou inflation ?
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