Je comprends la position de Mediapart concernant l'atteinte aux libertés que constitue la circulaire "Dieudonné" que Valls a publiée. Cela étant dit, pouvons-nous pour autant accepter la tenue de propos et considérations racistes, de sous-entendus nauséabonds pour ne pas dire plus qui sont drainés par Dieudonné, Le Pen ou tant d'autres ? Mon propos concerne les "tant d'autres", ceux qui se défoulent dans les commentaires de ce journal.
Je comprends ceux qui critiquent Hollande, c'est leur droit, ceux qui sont déçus, qui regrettent d'avoir voté Hollande. Mais les dérapages trop nombreux qui fleurissent dans les commentaires des articles de Mediapart, ne me semblent pas faire avancer les débats. On y retrouve pêle-mêle tous les poncifs bien connus de l’extrême droite la plus insupportable.
Un journal interactif, un journal ou chacun est libre de poster son commentaire est une évidente progression dans le monde qui est le nôtre, et Mediapart est un journal que j'aime lire et qui m''informe chaque jour. Parfois je partage ses partis pris, parfois je ne suis pas d'accord. Mais il ne me viendrait pas à l'esprit de publier des commentaires de haine comme je les vois aussi nombreux sur Mediapart.
On m'objectera qu'on trouve les mêmes commentaires sur les autres sites... Et alors n'avons-nous pas voulu avec Mediapart un journal différent ?
J'ai été choqué il y a quelques mois par les petites phrases de Valls, en forme de généralités sur les Roms. Je suis choqué à chaque fois qu'on stigmatise une position ou un acte d'une personne en mettant en avant ses origines, sa confession. Comment accepter que Mediapart reste silencieux à la lecture de quelques uns de ces commentaires. Oui bien entendu j'imagine que les commentaires les plus abjects sont supprimés. Mais il n'en demeure pas moins qu'il y a 90 % de commentaires qui n'apportent rien, qui ne font que déverser la haine et qui pourraient faire penser que le lecteur de Mediapart type est un pauvre malade qui ne rêve que d'un état fasciste.
Je ne sais pas trop quelle serait la bonne solution, mais la situation actuelle me semble inacceptable, et le silence ne me semble en rien être une solution. C'est pourquoi j'appelle les responsables de notre beau journal à rechercher d'urgence une solution.