

Il y a du nouveau au pays des moulins. La société batave Dutch Rainmaker a mis au point un prototype d’éolienne capable de produire de l’eau potable à partir de l’air ambiant. Pas besoin de formule magique pour réussir ce tour de force, juste de se souvenir que l’air est toujours chargé d’eau. Explications.
L’énergie du vent alimente un système de froid
A première vue, difficile de différencier l’éolienne Dutch Rainmaker de ses congénères : un mat, des pales et un système qui se met en branle au premier souffle de vent. Sauf qu’a contrario de ses consoeurs dédiées à la production électrique, l’éolienne hollandaise utilise la totalité de son énergie pour produire de l’eau. Pour cela, elle est équipée d’un compresseur et d’un système frigorifique placés au coeur de son pylône. Lorsque la turbine de l’éolienne est actionnée par le vent, l’énergie produite vient alimenter ce système de froid. Un ventilateur se charge alors d’aspirer de l’air pour lui faire traverser le pylône, ce qui provoque la condensation de l’eau. Ne reste plus qu’à laisser couler les gouttes d’eau formées le long de la paroi vers un réservoir. L’air est devenu eau.
Un besoin planétaire
Le premier modèle, installé à Wetsalt (Harlingen), affiche des résultats probants : près de 500 litres d’eau sont récupérés chaque jour dans le réservoir de l’éolienne. De quoi encourager Dutch Rainmaker qui espère faire monter cette production quotidienne à 8 mètres cube d’eau grâce à une deuxième mouture de sa technologie. Son procédé pourrait rapidement se faire une place au soleil des pays émergents où la question de l’eau potable est devenue cruciale. Installée dans une région aride, une éolienne de ce type pourrait ainsi alimenter en eau l’équivalent d’un village de près de 2000 habitants. Pas de quoi pour autant faire des miracles. L’innovation reste inadaptable à des conditions extrêmes d’aridité comme celles du Sahara. « L’eau est consommable. Notre technique peut s’appliquer sur 80% de la planète, partout où il y a du vent et une humidité supérieure à 25% » nous explique Gerard Schouten, de l’équipe Dutch Rainmaker
Potabiliser l’eau grâce au vent
Forte de sa première démonstration technique, Dutch Rainmaker travaille désormais en parallèle sur un second concept d’éolienne innovante. Celle-ci permettrait de transformer les eaux non potables (salées, saumâtres ou polluées) en eaux consommables. Pour ce nouveau challenge, la force du vent viendrait alimenter un échangeur de chaleur servant à pomper et réchauffer l’eau. La vapeur récoltée, puis refroidie, se changerait ainsi en eau pure. La technique, en cours d’élaboration, pourrait permettre de potabiliser entre 50 et 60 mètres cubes d’eau par jour avec une seule éolienne. Un rendement élevé pour une innovation particulièrement utile dans les zones dépourvues de courant électrique. Les éoliennes hollandaises n’ont pas fini de voyager.


L'entreprise a aussi créé une autre version de son éolienne, qui produit également de l'eau potable mais cette fois à partir d'eau salée ou polluée. Cette dernière est pompée et réchauffée par un échangeur de chaleur actionné grâce aux pales de l'éolienne. La vapeur ainsi créée est ensuite refroidie, produisant de l'eau pure qui coule vers un réservoir de stockage. Le rendement de ce système atteint 50 à 60 m- d'eau par jour, soit beaucoup plus que le premier type d'éolienne.
