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Billet de blog 4 mai 2016

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Mayotte un désert médical pas comme les autres

La responsabilité de l'Etat est engagée dans la pénurie de médecins et de soignants à Mayotte : que Mayotte compte 250 000 ou 350 000 habitants, qu'ils soient mahorais, bretons, savoyards, malgaches ou comoriens sur notre sols ils ont droit aux soins.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Mayotte est un des rares déserts médicaux pour lequel l'Etat a une possibilité d'intervention directe car la plus grande partie de l'activité de soins est publique.

Or les médecins généralistes ont donné l'alerte, les sages femmes ont déposé un préavis de grève pour le 11 mai 2016 ….

Que demandent -ils tous ?

Du personnel pour assurer la tâche qui leur est confiée.

La lettre ouverte du Syndicat de Médecine Générale expose en quelques lignes la situation de la médecine générale à Mayotte et explique pourquoi il faut créer des postes de médecins ( (http://www.smg-pratiques.info/Face-a-une-penurie-chronique-de.html.)

Le préavis de grève des sages femmes dénonce le dénuement du service d'obstétrique en regard des besoins de la population (http://www.linfokwezi.fr/wp-content/uploads/2016/05/GREVE-SAGES-FEMMES-MAI-2016.pdf)

Le centre hospitalier de Mayotte est la seule structure de santé de l'île et il lui faut faire face à une croissance de la population inimaginable en métropole.

Le recensement de 2012 comptait 212 645 habitants. Même si on ne compte que les habitants recensés,avec 7300 naissances en 2014, 9200 en 2015 et plus de 10 000 attendues en 2016, il est évident que les besoins en personnel ne peuvent que croître. L'évaluation exacte de la population des migrants est impossible mais ils représentent environ 40% des malades pris en charge

Il est impossible dans ces conditions d'appliquer des règles de gestion métropolitaines inadaptées qui ne font qu'aggraver une situation déjà dramatique.

Nous ne pouvons pas accepter de voir progressivement détruire une organisation de santé publique qui permettait à tous les enfants et aux adultes légalement présents sur l'île de bénéficier des soins dont ils avaient besoin. L'organisation qui prévalait jusqu'à présent donnait également accès aux soins aux malades ne disposant d'aucune assurance de santé.

L'hôpital de Mayotte est au budget global et c'est bien car en plus des assurés sociaux, il prend en charge un très grand nombre de patients sans ressources, non affiliés à la sécurité sociale sauf que les sommes économisées par l'Etat au titre de l'AME et de la CMU-C ( à la fois en gestion et en prises en charges des patients) doivent lui être intégralement versées et il faut lui permettre des recrutements et des investissements à la hauteur des besoins de la population.

Nous ne voulons plus d'analyses et de promesses, les premières ont déjà été faites et les secondes n'engagent que ceux qui les écoutent.

Il faut agir avant que les grèves soient à l’origine de nouvelles montées de violence comme celles du mois d'avril 2016.

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