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Billet de blog 20 septembre 2025

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DONALD TRUMP, L’INFAMIE DE TROP

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Donald Trump ose. Encore. Toujours. Et cette fois-ci, il ose une ignominie supplémentaire : classer les antifascistes, ces militantes et militants qui se battent corps et âme pour empêcher le retour des chemises brunes, comme un « mouvement terroriste ». Voilà le comble du cynisme. Voilà la signature même d’un homme qui, tout au long de son existence politique, n’a fait que flatter les bas instincts de l’extrême droite américaine.
Car enfin, de qui se moque-t-on ? Aux États-Unis, 97 % des tueries de masse sont le fait de suprémacistes blancs, d’illuminés fascisants, de paumés armés jusqu’aux dents abreuvés de discours haineux. Les coupables de Columbine, de Charleston, d’El Paso, d’Uvalde, tous avaient un point commun : ils baignaient dans l’idéologie réactionnaire, raciste, misogyne, souvent nourrie par les délires conspirationnistes de Fox News, par les sermons empoisonnés des évangélistes radicaux et par les discours incendiaires de leaders politiques d’extrême droite.
Les antifas, eux, existent parce que les fascistes existent. Ils ne sont pas là pour jouer aux héros de pacotille, mais pour tenir un rempart. Leur fonction historique est claire : empêcher que la démocratie se laisse submerger par la violence de l’extrême droite. Les antifas sont ces citoyennes et citoyens qui, parfois masqués pour se protéger, descendent dans la rue non pas pour instaurer une dictature, mais pour empêcher qu’on leur impose celle des autres.
Que fait un antifa ? Il surveille, il dénonce, il organise des contre-manifestations face aux néonazis, aux suprémacistes, aux militants du Ku Klux Klan qui paradent encore en 2025 comme si la haine était un droit constitutionnel. Un antifa distribue des tracts, occupe l’espace public, protège les minorités menacées, rappelle que la liberté n’est jamais acquise. Quand les fascistes frappent, les antifas répondent : pas pour instaurer la terreur, mais pour défendre la vie, la dignité, et ce principe fondamental inscrit dans le sang de l’histoire : plus jamais ça.
C’est pourquoi il est intolérable, criminel même, que Trump ose nous coller l’étiquette infâme de « terroristes ». Car les vrais terroristes, ce sont ses partisans déguisés en patriotes qui ont envahi le Capitole le 6 janvier 2021, drapeaux confédérés à la main. Les vrais terroristes, ce sont ces suprémacistes blancs qui tirent sur des enfants noirs dans les supermarchés, qui attaquent des synagogues, qui brûlent des mosquées. Les vrais terroristes, ce sont ceux qui veulent imposer la haine comme régime politique.
Être antifa, c’est être du côté de l’histoire, du côté de ceux qui, hier, refusaient Hitler, Mussolini, Franco. Aujourd’hui, c’est refuser Trump, Bolsonaro, Zemmour, Elon Musk le libertarien cynique, et tous ces clones de fascistes 2.0 qui se parent des habits de la « liberté d’expression » pour mieux étouffer la démocratie.
Oui, je suis antifa. Parce que je crois que la démocratie n’est jamais un acquis mais une conquête. Parce que je sais que face aux monstres, l’indifférence est une complicité. Parce que je sais que l’histoire ne pardonne jamais à ceux qui se taisent.
Trump, en désignant les antifas comme ennemis, se démasque une fois encore : il se range du côté de la haine, de l’autoritarisme, de la peur. Et il prouve, malgré lui, pourquoi nous sommes nécessaires.

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