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Billet de blog 20 septembre 2025

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Quand Nice s’agenouille devant un néofasciste !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Soixante pour cent de Niçois ont applaudi un néofasciste Relis bien cette phrase. Laisse-la résonner comme un coup de tonnerre. Pas un résistant. Pas un humaniste. Pas un bâtisseur. Un néofasciste. Voilà la victoire du mensonge, voilà la honte d’une ville, voilà la preuve que les cerveaux, trop longtemps abandonnés aux marchands de haine, ont été colonisés par la crasse idéologique de l’extrême droite.

La propagande des imbéciles

Ne croyez pas que nous ayons affaire à de grands stratèges. Leur propagande est une bouillie. Mais c’est une bouillie calibrée pour les ventres vides et les esprits fatigués. Pas besoin d’intelligence quand on a la répétition. Pas besoin de vérité quand on a le slogan. Ils ont compris une chose : il y aura toujours assez de crédules pour avaler le poison, à condition qu’on le sucre avec du “patriotisme” et qu’on le serve dans des assiettes tricolores.

L’extrême droite en costume

Oubliez le casque à pointe, la chemise brune, la croix gammée. Trop voyant. Trop facile à haïr. Leur génie ? Avoir remplacé le bruit des bottes par le cliquetis des boutons de manchette. Ils ont troqué l’uniforme pour le costume Hugo Boss. Résultat : les imbéciles applaudissent. Ils confondent l’emballage avec le contenu, l’élocution avec la pensée, la posture avec le courage.

L’indignité de Nice

Nice, ville de Méditerranée, cosmopolite, ouverte depuis des siècles. Nice, qui a connu la Résistance et les rafles. Nice, aujourd’hui salissant son nom en honorant un poison. Quelle indignité ! Vous rendez hommage à l’ennemi de la République, à celui qui nie vos libertés, à celui qui rêve de museler vos enfants et d’enchaîner vos femmes. Vous applaudissez votre propre fossoyeur.

Quinze poisons

Car cet homme est une usine à poisons.

Racisme repeint en bon sens : il transforme les victimes en coupables, les discriminés en bourreaux.

Homophobie crue : il veut renvoyer l’amour au placard, repeindre les cœurs aux couleurs de la honte.

Transphobie obsessionnelle : il efface des existences comme d’autres rayent une ardoise.

Capitole, 6 janvier : il a payé les bus des factieux. Oui, payé. Le sang symbolique lui colle aux mains.

Covid-scepticisme criminel : ses mots ont tué plus sûrement qu’un virus.

Sexisme primaire : il rêve des femmes dociles, muettes, agenouillées.

Anti-avortement fanatique : il veut transformer le corps des femmes en champ de bataille idéologique.

Haine des immigrés : il recycle la langue des bourreaux d’hier, mot pour mot.

Nationalisme chrétien : il veut une théocratie médiévale, la Bible comme code pénal.

Climato-scepticisme cynique : il nie la science pendant que la planète brûle.

Mépris de la démocratie : juges, profs, médias ? Tous “corrompus”. Tous à abattre.

Manipulation de la jeunesse : Turning Point USA n’est pas une ONG, c’est une fabrique à crétins.

Discours de haine permanent : il dresse les uns contre les autres, et appelle ça “débat”.

Marionnette des milliardaires : il est payé par les oligarques qui achètent les démocraties comme on achète des yachts.

Un peuple pris en otage

Voilà l’homme que vous célébrez. Voilà le poison que vous avalez. Et vous osez l’appeler “patriote”. C’est ainsi que l’histoire bégaie : par paresse intellectuelle, par lâcheté morale, par complicité silencieuse.

Et pendant que vous agitez vos petits drapeaux, vous oubliez vos propres chaînes. Vous croyez applaudir la liberté, vous célébrez votre servitude.

L’indignation ou la mort

Qu’on se le dise : il n’y a pas de neutralité possible. Qui rend hommage à un néo-nazi devient son complice. Qui banalise l’extrême droite devient son marchepied. Qui relativise ses crimes devient son allié.

Nice, en se prosternant devant un tel poison, a choisi l’indignité. Mais il n’est pas trop tard pour hurler, pour réveiller, pour secouer les consciences. Sinon, demain, ce ne sera plus un hommage : ce sera une allégeance. Et l’histoire, cruelle, jugera ceux qui ont préféré applaudir le poison plutôt que le combattre.

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