- Qu’est-ce-que vous faites pour aller bien ?
- Qu’est-ce-que vous faites pour aller mieux ?
- Choisissez un lieu, un endroit, puis tentez d’écrire sur ce lieu : ce que j’y vois, ce que j’aime, ce que j’y fais, pourquoi je suis là, ce que je ressens…
- Le lieu pourrait être par exemple : la bibliothèque, le jardin public, chez moi, la salle de classe, le lieu de travail.
Pendant l’atelier d’écriture, des idées sont lancées aux participantes, des idées pour écrire, avec le risque de l’injonction, de l’intrusion dans l’intime, du récit imposé.

Agrandissement : Illustration 1

Pourtant, ce petit groupe, à la composition fragile, tant dans ses présences incertaines chaque semaine, souvent balloté par les contingences du quotidien, que dans ses envolées et ses hésitations à faire, dans ses contradictions donc, ce petit groupe raconte des histoires...
Des contes se disent, puis s’écrivent.
Des histoires que l’on raconte aux enfants. Aujourd’hui, elles arrivent jusqu’à nous.

Agrandissement : Illustration 2

Des mots sont convoqués et commentés, en écho à ce qu’elles et ils nomment « les histoires que racontaient les anciens ».
Léguer, donner, hériter, transmettre.
Transmettre des coutumes, la tradition.
Partager, de génération en génération, partage matériel (argent, maison), partage immatériel (les histoires, l’histoire, la culture…).
Recueillir des contes. Dans un recueil, un livre.
Recueillir, accueillir, récolter, cueillir, assembler, remettre ensemble, réunir, unir.
Le mot « Assemblée » vient naturellement.

Agrandissement : Illustration 3

D’autres mots sont expliqués : grenier (se trouve en haut de la maison), personnage, plancher (sol en bois, sol en planches), refroidir, s’ennuyer, rouler pour avancer, malin (intelligent), rusé, flatter (faire des compliments).
Des gestes parfois pour expliquer les mots.
Celui qui raconte bien aide ceux qui l’écoutent à mémoriser l’histoire
Les enfants mémorisent bien, facilement
Des personnages peuplent, peupleront l’atelier :
Mon oncle paysan ("c’était vraiment mon oncle, le personnage des histoires que l'on me racontait")
Une vieille dame
Une belle princesse encore enfant, très petite, très jeune
La grand-mère
Le jeune roi
La jeune femme avec sa belle-mère aveugle
La femme-chèvre
Un frère en colère
Une petite fille espiègle
Un mari injuste
Nous sommes comme une famille autour de la table
Des contes se disent, puis s’écrivent.
Conter, raconter.
Le conte est un récit de faits ou d’aventures imaginaires transmis le plus souvent oralement de générations en générations. Difficile à illustrer, à expliquer.
J’ai raconté à l’OFPRA mon histoire.
Raconter pour laisser un trace.
Raconter pour donner une preuve.
Des contes se disent, puis s’écrivent.
Une histoire personnelle dans laquelle se mêlent parfois imaginaire et réel.
C’est différent de raconter un conte
On explique les mots « Asile », « Réfugié », « Exil ».
Des contes se disent, puis s’écrivent.
Parfois, quand il est raconté, le conte devient une chansonnette.
Kolobok est fait de bonne pâte et cuit au four, une boule délicieuse, comme un gros petit pain.
Il s’enfuit de chez grand-père et grand-mère (qui l’avaient cuit). Il roula dans la forêt.
Cette extraordinaire histoire commença puis se termina tragiquement.
Je suis arrivée chez ma fille
elle m’a rencontrée à l’aéroport Charles de Gaules
et nous avons été avec le bus dans son studio
La première impression, c’est l’avenue des Champs Élysées
Beaucoup de gens, les grands magasins
Un sentiment de célébration et de fête
Et la liberté

Agrandissement : Illustration 4

Il était une fois un vieil homme et une vieille femme.
Un jour, le vieil homme dit : « Fais-nous cuire le Kolobok ». La vieille femme répondit : « Il n’y a pas du tout de farine pour faire cuire le Kolobok ». Et le grand-père lui dit : « Cherche la bien ! ».
La vielle femme trouva la farine, pétrit la pâte avec de la crème et roula le Kolobok.
Elle le fit cuire dans la cuisinière, le sortit chaud puis le mit sur la fenêtre à refroidir.
J’habite dans une grande maison
Ici j’ai beaucoup de connaissances
Ils savent que je viens d’Ukraine
Ils savent que je ne parle pas bien français
Ils ont vu que je dessinais
Ils sympathisent, ils me respectent
Ils m’aiment
Tout le monde connait la guerre dans mon pays et tout le monde est contre Poutine
Dans la chambre où j’habite, il y a deux fenêtres
Dans la première fenêtre, l’érable est magnifiquement composé
J’observe le changement de sa couleur du printemps à l’hiver
Les feuilles sont jaunes maintenant
Quand le soleil brille, il y a une reflet jaune sur le mur de ma pièce
Dans l’autre fenêtre, je vois la construction
Il avait une grue là-bas
Elle a été récemment retirée
Le travail est terminé
J’observe le travail se faire (comment isoler les murs ?)
Le travail dans la construction commence à 6 heures.
Par conséquent, il me reste à essayer de dormir à nouveau
Ou je me lève pour faire ma gymnastique du matin.
Le Kolobok sauta par la fenêtre sur l’herbe, puis alla dans la forêt. Il roula, roula, et rencontra un lièvre. Le lièvre lui dit : « Kolobok, Kolobok, je vais te manger ! ».
Kolobok dit : « Écoute d’abord ma chanson » :
« Je suis Kolobok
Sur la crème, dans le poêle
Pétri, cuit
Sur la fenêtre mis
Je quitte mon grand-père
Je quitte ma grand-mère
Et je laisserai le lièvre aussi ! »
Il y a un stade près de chez moi
Des écoliers d’âges différents jouent au football
C’est un plaisir de regarder la beauté du mouvement des corps
La vitesse, la dextérité
Le stade est fermé maintenant
Le réparation commence.
Par la fenêtre, je vois un arbre
Peut-être un érable.
Et...
Le Kolobok roula plus loin et rencontra un loup et un ours. Il leur chanta sa chanson et il s’enfuit.
« Je suis Kolobok
Sur la crème, dans le poêle
Pétri, cuit
Sur la fenêtre mis
Je quitte mon grand-père
Je quitte ma grand-mère
Et je laisserai le loup et l’ours aussi ! »
Là-bas, je travaillais à mon atelier, ici sur mon lit
Là-bas, il y a beaucoup de neige en hiver, ici la neige est rare
Ici les gens rient et sourient, là-bas beaucoup moins
Ici sur la montagne il y a un jardin en fleurs, là-bas il y a une rivière étincelante, scintillante et des prairies à l’horizon
Là-bas, loin, au delà de la forêt, le soleil se lève, ici derrière la montagne, le soleil se couche
Ici, les bâtiments anciens sont soigneusement restaurés
Là-bas les forces du mal détruisent tout
Je suis réfugiée d’Ukraine
J’aime Paris
Je suis peintre, artiste
Je peins des villes
Je voudrais faire de l’huile sur toile
Tout le monde veut que je revienne chez moi en Ukraine

Agrandissement : Illustration 5

Kolobok continua de rouler plus loin à travers la forêt et rencontra un renard.
Le Renard lui dit :
« Comme tu es beau, tu chantes bien probablement une chanson. Assieds toi sur mon nez et chante. J’entendrai bien. »
Dès que Kolobok commença à chanter, le renard le mangea.
Aujourd’hui, le ciel couvert de nuages
Les nuages vont disparaître
Et le soleil va apparaître au milieu du ciel bleu
Je suis Kolobok
Je quitte mon grand-père
Je quitte ma grand-mère
L'article contient des productions écrites par les participant·es qui en ont autorisé la publication. Les prénoms ont été changés pour des raisons de confidentialité.

Agrandissement : Illustration 6
