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Billet de blog 5 avril 2015

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religions, encore...

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Les religions (islam, christianisme, hindouisme, etc...), c’est comme les dieux : ça n’existe pas en soi. On devrait le savoir. Il n’y a de religions que dans les paroles, les sentiments et les actes de ceux qui s’en proclament les ennemis ou les acteurs. Il y a bien des organisations plus ou moins politisées, des églises, des congrégations, des sectes, des individus plus ou moins manipulateurs ou manipulés, des textes, des rites, des costumes et des coutumes plus ou moins instrumentalisés. Il y a de toute évidence un foisonnement de divergences et de revendications, plus ou moins puissantes, plus ou moins agressives, pacifiques, sages ou paranoïaques. Mais il n’y a rien de substantiel qu’on puisse décemment appeler « le christianisme », « l’islam » ou « le bouddhisme ».

On peut comparer telle parole, telle action ou telle organisation s’autoproclamant « musulmane » à telle ou telle autre entité se réclamant de Krishna, du Christ ou du Bouddha ; on peut comparer telle ou telle interprétation d’un passage d’un des corpus bibliques (bible hébraïque, bible catholique, bible protestante : à distinguer) à telle ou telle interprétation d’un passage d’une sourate du Coran ou d’un vers de la Baghavadgita, mais opposer l’Islam en général (ce serait quoi au juste ?) au Christianisme  (idem), au Judaïsme (idem) ou à l’hindouisme (idem) est parfaitement stupide.

Or c’est précisément à ce type d’opposition substantialisante que veulent nous pousser  les intégristes et les croisés de tout bord.

Un bon remède consisterait à débarrasser nos esprits des convictions reposant sur des mirages perçus comme des vérités révélées.

 Ce remède (auquel Marx, Nietzsche et Freud avaient songé) ne peut que passer par l’instruction, c’est à dire des cours d’histoire des religions dans les écoles publiques, des cours non confessionnels, abordant des objets non pas transcendants ou absolus, mais des réalités humaines, historiques, conjoncturelles.

Pour cela il faudrait vaincre la réticence aussi bien des croyants que des athées militants.

Ce ne sera pas demain la veille, malheureusement.

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