A force de répéter comme des idiots que le 21ème s. sera religieux, on a fini par aboutir à cette illusion de croire que les dieux mènent le monde. Et de cette illusion, par eux encouragée, des politiques habiles et sans scrupules profitent désormais, pour alimenter des conflits et amasser du pouvoir.
Dans ma mémoire, le concept d’islamophobie a été popularisé par des penseurs ou activistes islamistes, au lendemain du 11 septembre. On serait islamophobe quand on attribue à l’islam la responsabilité des attentats qui nous frappent. Ce concept, repris par certains penseurs non musulmans antiracistes en est venu, bon gré mal gré, à disqualifier toute critique de l’islam.
Aujourd’hui on est pourtant bien forcé de reconnaître qu’il y a autant d’islams que de communautés qui s’en réclament, et que la critique des comportements intégristes (qui relèvent bel et bien d’un certain usage de la religion) est une chose nécessaire, salutaire aussi bien pour les musulmans (qui la pratiquent entre eux, cette critique, sans nécessairement en faire part aux autres) que pour les non musulmans.
Or on demande depuis longtemps aux musulmans de condamner publiquement le terrorisme islamique. Dans un premier temps, certains de ces musulmans ont affirmé qu’une telle demande relevait de l’islamophobie, dans le sens que le vrai islam n’est pas violent, et que se distancer, en tant que musulmans, des actes terroristes serait absurde, ou pour le moins discriminatoire. En effet on ne demanderait pas aux chrétiens, en tant que chrétiens, de se désolidariser des crimes fous commis par des chrétiens, même si ces crimes ont pu être commis au nom du christianisme. Entre parenthèse, cet argument ne vaut pas grand chose, quand on pense aux nombreux exemples concrets qui existent bel et bien, de regrets et de condamnations de crimes commis au nom de leur Dieu, aussi bien de la part d'Eglises chrétiennes que de réprésentants de communautés musulmanes.
Mais depuis quelque temps, la roue a tourné. On entend des représentants de la culture arabe ou islamique demander expressément que les musulmans descendent tous dans la rue pour manifester leur condamnation des attentats.
Là encore, on se trompe. Il serait temps d’oublier la religion, une fois pour toute, même si les criminels se réclament d’elle, et qu’on descendent TOUS ENSEMBLE dans la rue, musulmans, non musulmans, croyants et non croyants, pratiquants ou non, pour dire : assez ! trop d’usages délirants de la religion, trop de références à la croix ou au croissant, trop de délires. On a affaire à des fous manipulés par de plus grands fous, qui voudraient qu’on en revienne aux guerres de religion.
Dans ces conditions le salut ne viendra certainement pas du dialogue interreligieux, qui nons enfermerait dans un cercle vicieux. Le salut devrait venir, s’il n’est trop tard, d'un sursaut, et du retour au bon sens, au sens commun qui se réfère au contrat social, et qui n’a que faire des signes ostentatoires, des costumes et des superstitions.