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Billet de blog 4 août 2013

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Madagascar: finances publiques- la situation se dégrade

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Finances publiques: La situation se dégrade

 « La situation se   dégrade ». Ce constat est d’Orlando Robimanana, directeur général du   Trésor public.

Hier à Anosiala, en marge de la remise des clés aux fonctionnaires   bénéficiaires des logements construits par la vice-primature en charge du   Développement et de l’Aménagement du territoire, il a expliqué « Les   difficultés ont commencé en 2009   et depuis deux ans, nous n’avons pas   cessé de tirer la sonnette d’alarme. La situation ne va pas s’améliorer.   Au contraire, elle se dégrade parce qu’on touche au peu de recettes dont   l’Etat dispose. On a supprimé l’impôt   sur le revenu pour les militaires.   On suspend les droits et taxes à   l’importation pour les produits pétroliers. Et maintenant, le secteur   privé a décidé le gel fiscal. En revanche, les dépenses publiques ne cessent de gonfler : on demande des   nouveaux avantages, on subventionne les compagnies pétrolières et la Jirama…   Bref, la situation devient très difficile ». Le DG du Trésor déplore   l’inertie des autorités face aux alertes lancées par les techniciens   malagasy. A ses yeux, c’est un manque de confiance envers ces techniciens.   Par contre, les autorités se réveillent brusquement  lorsque les   bailleurs de fonds évoquent les difficultés dans lesquelles le pays s’enfonce.
  C’est la raison pour laquelle le pays affiche un score de 3 sur 6 (6 étant la   note la plus performante et 1 la médiocre), en matière de valorisation des   ressources humaines. Ce chiffre est tiré de l’évaluation des politiques et   des institutions en Afrique (CPIA 2013) de la Banque mondiale.

Concernant la gestion des finances publiques à Madagascar, des pays   développés s’étonnent qu’elle ne s’effondre après quatre années de crise   marquée par la rigueur budgétaire, le gel d’une partie des aides étrangères,   l’absence d’aides budgétaires. Voilà pourquoi le Trésor public a été invité à   partager ses expériences dans des conférences internationales. Malgré tout, la persistance de la crise n’arrange pas   les choses.

La Banque mondiale a déclaré récemment que malgré une bonne gestion   macroéconomique, Madagascar va sûrement voir se dégrader bientôt les   indicateurs dans ce domaine. Le plus à redouter est la hausse du coût de la   vie. Avec un appauvrissement quasi-généralisé de la population, une inflation   à 2 chiffres pour les prochaines années se traduira pas des graves problèmes   socioéconomiques. Les entreprises aussi en souffriront beaucoup. Elles ne   peuvent pas réviser leurs prix à la hausse. Or, le coût de revient   augmente. 
  Dans l’industrie, l’énergie à elle seule représente 40% de ce coût. Mais le scénario de l’inflation galopante   risque de prendre forme tôt ou tard d’après le DG du Trésor. En effet,   l’Etat abandonnera un jour le système de subventions du marché pétrolier. Ce   jour-là, la vérité des prix sera de retour sur le marché pétrolier.

Pour l’heure, l’Etat n’a aucune stratégie pour y faire face : il ne gouverne pas puisqu’il ne prévoit   rien, il se contente de jouer au pompier. Certes, les pétroliers   affirment qu’ils ne procéderont pas d’un seul coup à une forte hausse des   prix à la pompe, mais une hausse, petite ou grande, provoque toujours un   effet psychologique entraînant une augmentation des prix dans d’autres   secteurs. 
  Fanjanarivo Symonette

(La Gazette de la Grande Ile, 01 août 2013)

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