J'entends parler des "invisibles" ! C'est une bonne chose ! Enfin ! il faut que la précarité redevienne une exception et non plus l'institutionnalisation d'une forme "d'esclavage" tel que l'Etat et encore plus, cet Etat actuel, le souhaite.
L'Etat a précarisé, précarise et précarisera encore davantage avec cet esprit ultra libéral comptable pour sa poche et celles des actionnaires dont il dépend dorénavant. L'Etat précarise une grande partie de ses salariés et n'a aucunes contraintes quand à l'obligation de leur donner un CDI ou alors ... après 6 années d'emploi et ce, sans aucune interruption de plus de 4 mois.
Autant dire que la période d'essai pour vérifier les compétences des salariés contractualisés dans le public s'étale sur ... 6 années ... alors que l'Etat impose au privé la reconduction maximum de 3 CDD puis l'obligation d'embaucher en CDI.
Le salarié de l'Etat qui lui, est interrompu durant 4 mois et ne l'est pas de son fait mais uniquement du fait de son employeur, car ce dernier n'a aucune obligation de le réemployer ... aussi simple que cela, corvéable à merci ... ce salarié n'a pas droit à ce regard bienveillant et légitime imposé au privé par le public.
Par conséquent, l'Etat et donc les fonctions publiques utilisant des contractuels à tout va, l'éducation nationale et j'en passe ... est une véritable machine à fabriquer de la précarité. Nombre d'enseignants contractualisés ont vécu et vivent toujours cet enfer durant des années, des décennies même pour certains ; sous payés alors qu'ils effectuent le même boulot, soumis à un stress permanent lié à leur ré-emploie, de ce fait tenus à une soumission de rigueur, ils s'usent pour ne jamais avoir de reconnaissances ou alors après un nombre effarant de contrats finalisés au bout de 6 années par un CDI ... toujours précaire ...
Comment cela se peut il que l'Etat, donneur de leçon, en imposant dans le code du travail une ressource pour le précaire, ne s'applique à lui même cette règle ? Être contractualisé avec l'Etat ne relève guère d'une chance mais plutôt d'un parcours du combattant car vous êtes soumis à la moindre pression, vous ne pouvez pas emprunter auprès des banques, vous avez du mal à finir vos fins de mois car l'Etat est d'autant plus un ... mauvais payeur ... toujours en décalage pour pouvoir racler les fonds de tiroir ... sur les plus pauvres bien sûr !
On peut choisir d'être contractuel mais avec des possibilités, toujours, de conforter sa position afin de bien vivre son métier et sa vie !
L'Etat n'a pas cette vision et impose une précarisation à ses propres serviteurs ! C'est une honte et il fallait relever cette absurdité au moment où les invisibles apparaissent de tous côtés ! C'est fait !