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Cadre licencié pour rebellion (opposition à une fraude de ses patrons), condamné pour avoir dénoncé l'expert judiciaire falsificateur

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Billet de blog 14 mars 2014

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L'année judiciaire "riche" du procureur de Troyes Alex Perrin

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Lors de l'audience solennelle de rentrée, Alex Perrin, procureur de la République, avait prévenu Nathalie Fèvre, la nouvelle présidente du Tribunal de Grande Instance de Troyes: "L'année 2014 sera riche"...

Albane Wurtz, la journaliste de l'Est-Eclair-Liberation-Champagne, avait remarqué l'insistance d'Alex Perrin sur cette phrase énigmatique (l'Est-Eclair 18/01/2014). Qu'avait-t-il pu vouloir dire?    

Alex Perrin espérait peut-être que l'amende de 6000 euros à laquelle il m'avait fait condamner par le juge Hennebois serait définitivement acquise: il connaissait  par avance la décision de la chambre de l'instruction de Reims et compte-tenu du silence observé depuis plusieurs mois par la Mare de Troyes, il pouvait croire à  la reddition du comptable rebelle de la Maison de l'Agriculture. Mais non, ce ne pouvait être l'explication: si 6000 euros, c'est énorme pour un justiciable qui demande la vérité et le respect du droit, celà ne représente le prix que de quelques belles robes et toques noires de procureur...

La solution de l'énigme était révélée  peut-être dans le Canard Enchaîné du 26 février: en retardant de plusieurs années les dates de possible sortie de nombreux détenus, des mouvements de révolte dans les taules auboises étaient plus que probables.  Le directeur de la prison de Clairvaux ayant alerté Isabelle Gorce, la directrice de l'administration pénitentiaire, Alex Perrin savait que  la révolte des longues peines n'aurait  pas lieu. Ce n'était donc pas une explication plausible...

En fait, Alex Perrin faisait allusion à la circulaire révolutionnaire qui sera publiée le 31 janvier, circulaire qui définit les modalités de suppression de la fameuse justice à 2 vitesses: les instructions individuelles de la Chancelleries sont devenues hors la loi. Les enterrements judiciaires sont désormais  hors la loi. Les procureurs ne doivent plus qu'obéir à la loi et non plus au pouvoir politique dans les affaires dites sensibles.

Révolution judiciaire majeure pour autant qu'elle ne reste pas lettre morte: les magistrats qui avaient choisi d'être au service de leur patron, le pouvoir politique, devront se mettre au service exclusif de la loi et de la vérité; ce ne sera pas facile voir impossible pour certains... Pour les affaires sensibles en cours , ils seront obligés de faire des virages à 180° et quelque part ils devront manger leur toque!!!  Cette révolution nécessitera de l'accompagnement, de la fermeté pour que le ministère public exerce l'action publique dans le respect du principe d'impartialité auquel il est tenu...   

Philippe Jolly

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