Je suis révolté parce que la situation est révoltante plus que jamais, parce que la vérité est de plus en plus évidente, parce que le doute n'est pas permis. Comment accepter qu'au bout de si longues années la vérité judiciaire soit le résultat d'une falsification collective aussi grossière? Comment expliquer que des magistrats qui ne sont pas normalement les citoyens parmi les plus ignares de la société en arrivent à signer des actes judiciaires qui sont des crimes judiciaires passibles de peines criminelles?
S'il est possible de comprendre que des actes criminels soient commis dans des circonstances où la violence explose, comment comprendre des actes criminels commis froidement dans le calme d'un cabinet d'instruction ou d'une chambre de l'instruction?
Albert Camus dans l'introduction de son livre 'L'homme révolté' a écrit: " Il y a des crimes de passion et des crimes de logique. Le Code Pénal les distingue, assez commodément, par la préméditation. Nous sommes au temps de la préméditation et du crime parfait. Nos criminels ne sont plus ces enfants désarmés qui invoquaient l'excuse de l'amour. Ils sont adultes, au contraire, et leur alibi est irréfutable: c'est la philosophie qui peut servir à tout, même à changer les meurtriers en juges."
C'est leur philosophie qui change les juges de la mare de Troyes en criminels...
Philippe Jolly