Olivier CARACOTCH s'est installé dans ses fonctions le 16 mars dernier. Le nouveau procureur de la République occupe désormais le poste laissé vacant par Alex PERRIN. Ce franc-comtois d'origine, âgé de 41 ans, débute sa formation en intégrant Sciences Po.
Un choix guidé par sa passion d'alors, la politique "mais aussi par le goût du service public et de l'intérêt général". Les mois passent et apportent un changement radical. "Je suis écoeuré. C'est bien l'intérêt de cette école qui insiste sur le service public, bien plus que la nécessité d'une carrière ou d'un parcours."
A l'époque, Olivier CARACOTCH n'entrevoit rien d'une carrière dans la magistrature: "Je n'avais jamais mis les pieds dans un tribunal". C'est en cherchant les concours qui correspondraient au mieux à ses aspirations que l'étudiant d'alors trouve sa voie. "Je n'ai jamais regretté ce choix."
A la sortie de l'Ecole nationale de la magistrature, c'est au parquet qu'il choisit de faire ses armes. Par goût et sans doute ausi par "prudence". "J'avais 25 ans, je me voyais mal juge et seul. Complètement indépendant, sans aucun contrôle, c'est sans doute ce qui m'a effrayé."
A Lons le Saunier, il s'installe pour ses premières missions. Un parquet à deux, le procureur et son substitut. "C'est très formateur d'autant que j'ai la chance de débuter avec un excellent procureur." Olivier CARACOTCH est ensuite "placé". Un substitut volant qui se pose où manquent les postes.
"C'est là aussi très enrichissant. Celà permet au jeune substitut que je suis encore de voir fonctionner d'autres juridictions."
A l'époque, le parquet n'est pas encore une exclusive "à l'inverse de la sphère pénale". A Nice, il restera huit ans. Substitut, puis vice-procureur. Entre les mafieux italiens, les entrepreneurs russes et l'affaire FALCIANI, Olivier CARACOTCH garde le souvenir d'une région 3bénie des dieux". Puis direction Foix (Ariège), d'où il vient, "une région rurale, intéressante".
Dans l'Aube, dans ses nouvelles fonctions de procureur, il est un peu tôt pour parler de politique pénale. Restent les convictions: "Je suis attaché à ce que le Parquet soit présent partout."
Les cambriolages et les violences mais aussi la lutte contre les atteintes à l'environnement, la protection des consommateurs ou les infractions à l'intérieur des stades..."Il s'agit de n'abandonner aucun pan de ce que la loi nous donne ou nous impose."
Céline TILLIER
Libération Champagne du Jeudi 26 mars 2015.