Je reviens sur la fin du géant du net qu'était "google".
Ça ne vous dit plus grand chose "google", surtout aux plus jeunes et pourtant à mon époque, ce "moteur de recherche" était incontournable, né de rien il semblait là pour la fin des temps, avec un pouvoir de plus en plus grand, si grand qu'on voyait en lui le nouveau big brother.
D'où tirait il une si grande force ? Au départ de la simple indexation des sites internets, puis de l'enregistrement des mots clés, des sites et des pages consultés par tous les ordinateurs qui se greffaient à son site. Puis, google savait où vous étiez, voyait ce que vous voyiez, entendais ce que vous disiez grâce à ses applications dans, vos lunettes, vos vêtements, votre peau...
Et puis ça a fait flop. Les délires de grandeur n'ont débouché que sur du vide. Encore une de ces formidables bulles comme on savait les faire à cette époque. L'idée c'était que pour que l'économie marche il fallait faire de la croissance, il fallait qu'on consomme. Alors on créait les besoins, ça a commencé avec la réclame, puis la pub, puis le matraquage publicitaire, puis la publicité ciblée, puis la manipulation mentale. Le citoyen a perdu son essence d'individu libre pour devenir un homo œconomicus. On a tout sacrifié pour sauver ce modèle économique, l'environnement, le social, sa liberté, sa morale, mais cela n'a pas suffit, il fallait toujours plus, mais dans un monde fini, il y a une fin à tout.
Ça ne pouvait marcher que sur le papier, car ce bel édifice reposait sur un postulat de base qui est faux : "Une croissance perpétuelle et exponentielle". Ça vous fait rire tant de naïveté, qu'à l'époque on pouvait croire au mouvement perpétuel, à une consommation sans fin d'énergie et de matière. Le bon sens, comme les évidences ne le sont qu'à postériori... Moi aussi j'y ai cru, au début du moins.
Sachez que rares sont ceux qui peuvent avoir une réelle liberté de penser. D'abord, il faut savoir reconnaitre ses erreurs, avoir même le courage d'imaginer qu'on peut avoir tort. Puis, votre qualité de vie, votre travail, tout ce que vous avez investi ne peut être remis en cause par une simple analyse, d'autant que tout le monde est dans le même piège. Reconnaitre, ses erreurs devient impossible, changer n'est plus une solution, c'est pire... Vous devenez un prophète de malheur, celui par qui le malheur arrivera, celui qu'il faut punir...
Google est mort et avec lui tous les rêves de croissance perpétuelle exponentielle et tout le système économique libéral. Que cela nous serve de leçon, car je vois que d'aucun recommence à reconstruire notre pauvre monde sur ces rêves fous, qui nous ont fait tant de mal. Au début, vous aurez des résultats, puisque vous partez de rien, mais peu à peu l'effet saturation se fera sentir, des bulles se formeront et éclateront de plus en plus fortes, de plus en plus fréquentes, de plus en plus dévastatrices et rien ne saura arrêter cette machine infernale. Vous mettez le doigt dans un engrenage, ce n'est pas un conseil, c'est la supplique d'un vieillard, ne sortez pas des rails de l'économie circulaire, cela nous a déjà couté si cher...