Les forêts, les prairies, les mers sont des écosystèmes dont le bilan carbone est globalement nul.
Si la photosynthèse permet de capter le co2, les bactéries et autres herbivores se chargent de faire le travail inverse.
Il y a bien un stock de carbone plus ou moins important selon l'écosystème, avec un flux de consommation, mais compensé par un flux d'émission.
Il ne faut donc pas se limiter aux émissions des gaz à effet de serre, mais bien à leur bilan.
Exemples :
le chauffage au bois émet des gaz à effet de serre, mais le bilan de la forêt est globalement nul (s'il n'y a pas de déforestation), les arbres repoussant avec le co2 émis. Le chauffage au fioul émet des gaz à effet de serre et le bilan est égal au flux car le fioul ne repousse pas...
La vache émet des gaz à effet de serre ch4 et co2 (remarque : le ch4 en 12 ans évolue en co2). Le système vache prairie est lui par contre globalement nul, la vache mange l'herbe que les bactéries* du rumen transforment pour partie en sucre, ch4 et co2. Le co2 et le ch4 redevenu du co2 après 12 ans sont captés par l'herbe, etc. L'avion qui vole au kérosène n'est pas dans un cycle et donc le bilan gaz à effet de serre est égal au flux et est donc non nul.
*(nota si ce ne sont les bactéries du rumen, alors ce seront les bactéries de la prairie, il y aura à terme dégradation de la matière organique)
Dans les deux exemples, les systèmes étant des cycles ont des flux de gaz à effet de serre non nuls, mais des bilans nuls. Par contre les systèmes n'étant pas des cycles ont des flux non nuls et des bilans non nuls et égaux aux flux.
Il ne faut donc pas se limiter aux flux d'émission des ges, mais analyser les bilans. Cela simplifie largement les choses, car si le système est un cycle alors le bilan est nul et si le système est ouvert alors le bilan est le flux. Seul les énergies non renouvelables et les changements d'écosystème (exemple : déforestation pour faire des cultures) sont les sources d'augmentation de ges.
Si on fait voler les avions avec des agrocarburants, alors le bilan devient nul (comme pour la vache), sauf si la production d'agrocarburant se fait au détriment des forêts ou des prairies.
Pour arrêter l'augmentation de l'effet de serre il faut donc ne plus utiliser d'énergie fossile et ne plus détruire les forêts et les prairies (les prairies stocks beaucoup de carbone).
Si on substitue les bovins pour les cochons, pour limiter le flux de ch4, on retournera les prairies pour produire des céréales pour les cochons (qui sont monogastriques), induisant un changement d'écosystème avec un flux et un bilan co2 largement défavorable. De plus le bovin nécessite beaucoup moins d'énergie fossile que le cochon, donc on augmentera d'autant le flux et le bilan co2. En comparant les bilans bovins et cochons et non les flux on s'apercevra qu'en terme de bilan le bovin est plus favorable. Il serait intéressant de comparer aussi le bilan bovin et protéine végétale,il pourrait y avoir des surprises !
Le changement d'écosystème est moins "grave" en terme de bilan ges que la consommation d'énergie fossile, car il est globalement réversible. Cependant, cette réversibilité a des limites que malheureusement on dépasse systématiquement.
Il faut donc que tout soit cyclé pour que les bilans soient nuls et ne plus détruire les écosystèmes fragiles. Le système économique actuel est linéaire basé sur des stocks fossiles et sur la production de déchets. Il faut donc passer à une économie circulaire, avec recyclage total des "dechets" qui sont de fait les matières premières. L'énergie étant renouvelable.