La nouvelle économie c'est soldée par la bulle internet.
Pourtant je me souviens de Chirac allant voir les poussins dans leur startup, dans gens qui vivaient dans leur bureau et dormaient sous leur ordi.
Je me souviens de ces banquiers tout heureux de leur donner plein de sous pour créer de super site internet qui allait révolutionner la vie.
Je me souviens aussi des premiers doutes, quand ces sites se revendaient des pages de pub à prix d'or pour présenter des chiffres d'affaire un peu conséquents.
Car en définitive la nouvelle économie ne vendait rien. Et quand on posait la question, mais comment une entreprise peut fonctionner sans rien vendre. Des experts répondaient, c'est la nouvelle économie, avec un air de condescendance pour les crétins que l'on était de ne rien comprendre à cette révolution qui changerait le monde.
Et puis flop...
De la nouvelle économie, il ne reste que des monstres qui vivent de positions monopolistiques, qui ne produisent pas grand chose, mais volent beaucoup. Il y a encore des pigeons dont la seule vision réaliste est de s'être auto proclamés ainsi. Dont les entreprises ne sont pas rentables et dont la seule perspective de survie est de se vendre aux groupes monopolistiques pour qu'il soit encore plus monopolistique.
Adieu, l'offre et la demande, la concurrence, la production, la vente... ces anciens concepts laissent place à la stratégie de la position dominante qui impose ses règles, qui fait et défait les lois. Adieu l'état démocratique, le social, l'environnement, l'économie nouvelle sait ce qui est bien pour nous.
D'aucuns ont rêvé de la dictature du peuple, d'autres ont créé la dictature de l'économisme.
La nouvelle économie n'a aucune chance comme économie, car elle ne produit rien, ne vend rien. Alors pour survivre elle est devenue hégémonique, elle impose. Elle a presque réduit à rien les États, elle tient dans sa main les grandes institutions internationales, elle contrôle la communication, presque toute la recherche, elle s'attaque avec succès aux universités, bientôt aux écoles.
Révolution silencieuse, que tout le monde accepte, car c'est gratuit.
Un gratuit qui va nous couter très cher, beaucoup plus cher que la gabegie de nos petits États démocratiques...
Et pourtant la solution de résistance est simple, il suffit de refuser la pub et de payer les services et les produits.
Simple à dire et presque impossible à faire car on est ferré, car on n'est déjà plus libre, on n'a plus les moyens...