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Billet de blog 22 avril 2017

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Le vote tiède n'a pas sa place

Le 23 avril puis le 7 mai ne sont pas des jours d'élection comme nous avons pu en connaître ces dernières années. Pour la première fois depuis longtemps quatre candidats sont en position de l'emporter. Qui plus est quatre candidats porteurs de projets de société radicaux dont les répercussions auront des effets en profondeur pour les décennies à venir.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le 23 avril puis le 7 mai ne sont pas des jours d'élection comme nous avons pu en connaître ces dernières années. Pour la première fois depuis longtemps quatre candidats sont en position de l'emporter. Qui plus est quatre candidats porteurs de projets de société radicaux, allant qui impulser, qui renforcer des orientations de civilisation dont les répercussions auront des effets en profondeur pour les décennies à venir.
Il y a d'un côté, avec Marine Le Pen, le projet d'une société radicalement ethnique, xénophobe, ultra-sécuritaire, repliée sur elle-même et qui s'accommode parfaitement du système capitaliste libéral bénéficiant toujours plus à une minorité d'ultra-riches pendant que l'on sert aux plus démunis un discours social-nationaliste de façade.
L'Histoire nous a appris ce que donnaient les sociétés fascistes.
Puis il y a deux programmes radicalement libéraux :
Celui de François Fillon, moralement ultra-conservateur, et celui d'Emmanuel Macron, moralement plus libéral, qui promettent par nature une destruction toujours plus avancée de l’État et des services publics au profit du secteur privé, une généralisation de la compétition de tous contre tous et de la précarisation au nom du marché. L'environnement est une donnée annexe quand pas totalement absente de leurs préoccupations.
Les décennies écoulées nous ont démontré les conséquences réelles de cette orientation.
Il y a enfin un programme de changement radical de société, celui de la France Insoumise et Jean-Luc Mélenchon, L'Avenir en Commun, programme éco-socialiste qui place l'environnement à la base du modèle et l'être humain en son cœur, promouvant la coopération face à la compétition, la justice sociale au détriment de l'accumulation sans fin, une démocratie plus aboutie contre l'accaparement du pouvoir par l'oligarchie, ainsi qu'une politique de paix face à la généralisation des conflits.
La situation planétaire actuelle montre tous les signes de l'inévitabilité d'un changement radical à venir.

Ce sont quatre radicalités. Deux sont une continuation radicale du système économique en cours. L'un est un changement radical totalitaire. Le dernier un changement radical humaniste.
Dans la hiérarchie sondagière des intentions de vote, le premier programme non-radical arrive en 5ème position, celui de Benoit Hamon qui semble ne pas être en situation de se qualifier pour le second tour, proposant une évolution progressiste au sein du système conservateur actuel.
Ce sera donc, selon toute vraisemblance, un-e candidat-e au programme radical qui sera élu-e à la présidence de la République. Ce sera un programme radical qui sera plébiscité pour définir, organiser, orienter la société française dans le siècle qui s'ouvre. Un siècle qui s'ouvre sur un défi plus grand qu'aucun autre que l'humanité n'ait eu à affronter au cours de son histoire récente : celui d'un bouleversement climatique majeur dont nous sommes directement la cause et dont les conséquences ne sauraient être mesurées.
Le vote qui déterminera les deux qualifiés pour le second tour, puis le-la vainqueur final-e, ne sera donc, par essence, pas un vote tempéré, un vote hésitant, un vote frileux, un vote en demi-teinte. Ce ne sera pas un vote tiède.
Le vote qui décidera du projet de société pour les années à venir sera fondamental, frontal, brut, sans concession, quelqu'il soit. Cela peut déplaire, voire effrayer, mais telle est la réalité avec laquelle il va falloir composer, celle à laquelle il va falloir participer.

Il nous incombe dès lors de bien réfléchir, de ne pas trembler, d'assumer notre responsabilité envers nous-mêmes, nos concitoyen-ne-s ainsi que les générations à venir et de choisir en toute conscience celui que nous estimons être le meilleur projet pour tous.

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