Maire honoraire de Saint-Guilhem-le-Désert, Directeur de recherche au CNRS en retraite
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Un Président de la République se doit de traiter d'égal à égal avec ses alter ego des autres pays. C'est là la condition sine qua non du respect mutuel sans lequel ne peuvent se fonder la paix ni la coopération. L'instrumentalisation des autres pays par Nicolas Sarkozy au cours de sa campagne électorale blesse la crédibilité de la France. Réserves quant au transfert de la présidence de l'Europe à la fin du mandat français, exploitation d'un tutoiement présumé dans la traduction de propos de M. Obama alors que cette forme n'existe pas en anglais, comparaison désastreuse des malheurs qui attendent la France avec les problèmes économiques qui frappent l'Espagne et la Grèce, intervention déplacée de l'Allemagne dans la campagne électorale, utilisation réitérée d'une prétendue visite sur le site de Fukushima, toutes ces exploitations ne sont pas du niveau que l'on peut attendre d'un Président de la République Française. L'instrumentalisation partisane des autres pays au fin de politique intérieure française est avant tout la marque d'un profond mépris à leurs égards. La compassion qui fonde la solidarité humaine est incompatible avec l'exploitation du malheur de l'autre. Quelles réactions ce comportement est-il susceptible de générer? Au mieux du mépris pour l'incroyable prétention d'une France "donneuse de leçons et exemple du monde" ou la triste pitié qu'inspire des procédés désespérés et inconscients même de leur profond irrespect pour les sociétés humaines. Monsieur Sarkozy a bâti l'essentiel de son argumentaire contre Monsieur Hollande sur une soi-disant absence de dimension présidentielle. Faut-il y voir le caprice de celui qui jalouse avant tout ce qu'il a tant montré ne pas posséder.
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