Aujourd'hui, avis de grand frais sur la pointe du Finistère. J'aime la mer, j'aime les vagues annoncées de huit à douze mètres ce jour. Mais voilà, il parait que de me promener en bord de mer, de nos jours, représente un tel danger pour notre société que je serais irresponsable de le faire. Ce serait attenter à la vie de nos aieux, à l'ordre public, à la responsabilité collective,... Bref je ne suis pas allé voir la tempête.
ON me dit, le Covid frappe la jeunesse. Qu'elle n'y voit aucune attaque, mais le confinement lié au Covid enlève des mois de vie à ceux qui en ont le moins. Ceux qui, mourront de toute manière dans les années qui viennent et pour qui cette spoliation prend une importance relative encore plus forte. Pourtant, je ne veux pas défendre outrageusement ma cause. Oui je suis retraité. Je n'en ai pas honte. Je fais partie d'un système sociétal pour qui l'enjeu semblait clair: tu cotises toute ta vie pour tes parents, tes aïeux, et, quand la faiblesse sera venue, d'autres cotiserons pour toi. Aujourd'hui, mon temps est venu. Pendant près de cinquante ans, j'ai cru (naïvement?), j'ai cotisé à ce contrat social qui nous renvoie à la pensée de Humes (l'homme est un animal qui a besoin de solidarité dans son plus jeune et son plus vieil âge).
Ce soir je me sens malheureux pour de multiples raisons: de quel droit des quadragénaires (Macron et sa clique) peuvent remettre en cause des dizaines d'années de ce pacte social dont la plus grande partie a été acquise dans les heures les plus sombres de notre pays (CNR). De quelle légitimité peuvent-ils se prévaloir pour entuber (je ne trouve pas d'autres mots aussi concis) des gens qui ont travaillé toute leur vie pour payer les retraites de leurs aînés. De quelles légitimité peuvent-ils se prévaloir pour détruire la perspective même de cette solidarité pour les jeunes de ce pays.
Comment peut-on accepter un tel détricotage systématique des acquis sociaux. Mais BORDEL, au profit de qui cela est t-il nécessaire? En quoi la destruction de cet équilibre sociétal apportera t-il un progrès? On veut nous faire croire que c'est inéluctable? Mais cela ne l'est qu'avec votre consentement (éventuellement tacite). Rien ne justifie cette destruction des acquis sociaux. Réalisez-vous combien vous en êtes responsables par vos votes que souvent, la peur seule peut expliquer? La peur de perdre la moindre part de nos petits acquis nous fait souvent choisir de s'en remettre à ceux qui paraissent les protéger pour mieux les grignoter. D'années en années cette politique de soumission à la peau de chagrin nous subordonne. La PEUR... voila l'épouvantail. Que dis-je, les PEURS. Cultivées pour des raisons d'audimat et recettes publicitaires par les médias. Les gilets jaunes et le Covid ont fait trembler le pouvoir jusqu'à ce qu'ils réussissent à nous en faire peur....
J'aimerais aujourd'hui sentir un vent de révolte.... Oh pas encore la révolution, simplement une attitude qui donne de l'espoir dans l'avenir. Je me sens seul et pourtant je suis convaincu que nous sommes nombreux ... alors, c'est quoi le problème?