Ce billet est une réponse au commentaire de Latude posté le 15/11/2015 à18h48 à propos de l’article : « La droite dénonce la politique étrangère de Hollande » du 15 novembre 2015 par François Bonnet
Madame ou Monsieur Latude,
Pourquoi faire passer, en cette difficile période où les esprits son troublés et fonctionnent beaucoup à l'emporte pièce, le message du front national prônant une France forte par son armée qui restaure des liens pérennes avec des dictateurs pour mieux mener sa barque ? Une France qui se ferme à l’émigré.
Avez-vous vraiment mesuré les conséquences d’un tel discours ?
Si vous pensez améliorer la situation, permettez moi de ne pas être d’accord et de trouver votre vision trop simpliste, trop égoïste. Comme vous le fait remarquer Jacques Vouillot, les valeurs judeo-chrétiennes (qui baignent nombre d'entre nous de manières bien différentes et à divers degrés), ont été utilisées en d'autres temps pour faire autant de mal que celles actuellement utilisées par les terroristes. Il est des judéo-chrétiens comme des musulmans. Certains aiguisent les peurs ou les créent, comme vous semblez le faire, d’autres ne le font pas.
Si nous devons parler des valeurs que nous avons envie de défendre, parlons plutôt du partage, de l'entraide, de l’accueille, de la solidarité, de la liberté, de l’égalité et de la fraternité. Bien sûr ce sont aussi de grands mots un peu fourre tout mais ils sont tout de même à contre courant de ce que vous proposez. En effet, si Madame Merkel a pu être maladroite en annonçant tout de go pouvoir accueillir les réfugiés syriens sans connaître le nombre de gens prêt à risquer leur vie pour fuir un enfer et sans avoir préparé un accueille suffisant, au moins a-t-elle été la seule à répondre à une détresse humaine bien réelle et justifiée. Oui, une Europe de 300 ou 500 millions d’habitants peu accueillir plusieurs millions de personnes et si parmi celles-ci se cachent des terroristes, je préfère discuter des moyens que nous mettons en œuvre pour les repérer plutôt que de refuser d’aider quiconque. Car le danger ne vient pas de l’étranger. Il vient du plus profond de l’homme, capable du meilleur comme du pire. La doctrine utilisée par les recruteurs dépend de l’époque et du contexte. Pour preuve, des jeunes, éduqués dans ces valeurs judéo-chrétiennes que vous mettez en avant sans les citer, basculent vers le terrorisme. Si de jeunes convertis sont fanatisés c’est que la croyance véhiculée par les terroristes rempli un vide que notre société n’a pas comblé.
Quel est donc ce manque ? Il me semble justement que ce soit un manque de fraternité. La société dans son ensemble avec ses valeurs de réussites égoïstes, la famille, l’éducation nationale, les associations, les voisins, vous et moi, nous n’avons pas su guider certains jeunes pour leur faire comprendre que le but dans la vie n’était pas l’enrichissement financier mais de trouver une place où exprimer leurs pouvoirs à bon escient. Nous n’avons pas su les guider pour leur apprendre à utiliser ces pouvoirs au service de tous. Et parfois nous leur avons même fait croire qu’ils n’avaient pas de pouvoirs du tout. Et quand, en grandissant, ils s’aperçoivent de l’étendu de ces derniers, aucune place ne peut plus leur être donné. Notre société est cloisonnée. D’autres se charge de les guider dans leur expression…
Et nous nous apercevons que nous n’avons pas le droit de laisser pour compte qui que ce soit en la matière sinon d’autre s’en occupent.
La question n’est pas donc pas de renoncer à la solidarité. La question est : « comment faire en sorte que chacun comprenne que la solidarité est ce qui nous tient debout et nous permet d’avancer ensembles»
La question est : Que ne faut-il pas reproduire du passé qui nous conduit aux ghettos et aux tensions internes vécues dans chaque pays ? Que ne faut-il pas reproduire du passé qui nous conduit à l’existence d’un tiers monde où vu de là-bas les occidentaux sont des nababs qu’il faut copier, rejoindre ou évincer ? (Notons au passage qu’après la crise de 2008-2009, nombre de français ont émigrés). - Vous aurez compris que le « nous » employé ici ne concerne pas seulement les Français mais bien l’humanité car le tournant a déjà eu lieu, nous vivons tous ensemble, très proche les uns des autres depuis l’accélération des transports, sur une même planète et il faut, bon gré, mal gré, s’en accommoder. -
Aussi j’aimerais dire, à mes compatriotes et à tous ceux qui dans le monde doute encore du chemin à prendre, que la révolution française, celle des œillets au Portugal, de Jasmin en Tunisie ou d’autres encore, doivent, in fine, être vu comme un seul et même combat et que cette grande révolution, pour une égalité des droits bien réelle, n’est pas aboutie. Beaucoup de valeurs universelles sont encore à porter et l’erreur n’a pas été de croire aux lendemains qui chantent mais de croire qu’ils étaient arrivés avec l’avènement de la technologie et du bien être matériel. Si la religion existe c’est qu'entre autres, nous avons besoin de croire en un futur (pour certain le paradis) pour se tenir debout et avancer. Tout au long du chemin, nous avons appris à nous défendre contre « l’extérieur » sur bien des points (famines, prédateurs, maladies, …). Si cette vigilance doit continuer et être toujours réorientée pour nous adapter, il est aussi temps d’ouvrir les yeux sur ce que nous avons abandonnés avec cette sécurité. Et c’est en ce moment d’insécurité que nous devons rebondir. Ce n’est pas pour rien que chacun salut le geste d’ouverture des portes dans la rue lors des massacres. Aurait-il fallu se barricader et laisser l’autre se faire tuer par peur de faire rentrer un étranger chez soi ? Réapprenons la solidarité, prenons exemple sur ces gestes fraternels. Nombre de nos jeunes crient, hurlent, se font même exploser pour nous appeler à l’aide, pour nous dire qu’ils n’ont pas trouvé de place dans notre société. La réponse est-elle uniquement de se défendre ? Non. Il faut aussi arrêté d’avoir peur malgré l’horreur et encore travailler pour donner sa place à chacun. Et une place n’est pas une assistance matérielle plus ou moins pérenne. C’est la grande erreur du communisme : Nous ne sommes pas que des êtres de chair, nous sommes aussi régit par nos émotions (faute d’esprit !?). Nous avons besoins de croire y être arrivé par nous même, nous avons besoin de nous sentir utiles et reconnus. Il faut absolument l’exiger de nos enfants comme le leur donner.