Je m’aventure pour la première fois sur le blog que me concède gracieusement Médiapart pour faire l’auto-promotion de mon livre, Les Yeux, un roman qui vient d’être publié par les Editions de l’atelier In’8.
Cependant, après avoir envisagé cet exercice comme une forme d’espièglerie qui me poussait à bondir sur mon ordinateur l’esprit farceur et le sourire aux lèvres, je n’ai pu m’empêcher de considérer que la manière pouvait vite se révéler un peu grossière, et choir dans une outrecuidance contre-productive. Bref, le doute et une question lancinante : comment utiliser un média à portée de sa chaise, pour parler de son travail en évitant à la fois les mièvreries d’une modestie trop sirupeuse pour être honnête, et les travers d’un excès de confiance en soi qui confine à la fatuité ?
Car soyons clairs, si j’affronte les affres de ce billet, ce n’est pas pour vous dire de laisser tomber ce bouquin et vous encourager à attendre le prochain.
Mais je ne me sens pas non plus de vous dire que c’est le meilleur du monde.
Bien sûr, il me plairait beaucoup que ce livre rencontre quelques lecteurs qui ne sont pas sur le carnet d’adresse de ma boite de courrier électronique que je fais chauffer depuis quelques jours pour supplier aussi habilement que possible mes cousins, cousines, amis, copains, copines, pour finir maintenant sur les connaissances qui me connaissent bien autant que celles qui me méconnaissent beaucoup. Ainsi, je cherche un passage entre ceux qui sont mus par un enthousiasme véritable pour faire circuler l’information et pousser leur voisin de palier autant que leur belle-sœur à lire ledit livre, et ceux dont les épithètes sonnent comme une tape dans le dos mais masquent mal une commisération un peu lasse. Et tout ça dans un espace virtuel.
Alors ? Comment utiliser un média à portée de sa chaise ?
En ce qui me concerne, vous avez compris que je ne sais trop, et la sagesse serait de m’abstenir. Cependant, faut-il que je me résolve à attendre que ce texte tombe sous le regard d’un chroniqueur patenté qui, peu ou prou, vient d’en recevoir 645 autres en ce mois de septembre[1], que ledit critique ou chroniqueur admette que Les Yeux mérite qu’il allume son ordinateur pour y déverser pêle-mêle son jus de crâne et son émotion et, valide le truc en le labellisant de sa signature AOC… Ben voyons, t’as qu’à croire.
Justement, j’y crois pas trop. Mais là encore, je vois l’écueil et j’entends la rengaine. Le grand choeur du « Il n’y a pas de hasard » menace d’entonner « C’est un frustré », sur l’air de « S’il n’y a pas un mot sur son livre, c’est qu’après tout il ne le méritait pas ».
Qu’est-ce qu’ils en savent ? Ils l’ont pas lu.
Mais ils vont chanter quand même ?
Bon, alors on en revient à cette antienne : comment utiliser un média à portée de sa chaise pour faire la promo de son livre sans fausse modestie ni outrecuidance sans paraitre frustré et sans non plus en faire trop dans le genre « je m’en fous » ?
Alors voilà : il y a ici trois liens. Celui-ci conduit chez mon éditeur ( http://editions.atelier-in8.com/ ) le deuxième sur une présentation qu’il a faite de mon livre ( http://editions.atelier-in8.com/catalogue/collection-alter--ego/les-yeux/index.php?category_id=3&flypage=flypage.tpl ) et ce dernier sur une interview (complaisante, vous vous en doutez) destinée aux abonnés de la « lettre » qu’il destine aux lecteurs qui suivent son travail : ( http://editions.atelier-in8.com/au-comptoir/605-philippe-motta-kine-de-lintime ). Maintenant, si vous avez un peu de temps, vous cliquez.
Mais je ne vais pas partir sans vous laisser ma réponse à « comment utiliser un média à portée de sa chaise pour etc… » (voir plus haut) : je pense que le mieux est de laisser à chacun le soin de se faire une idée. Voire une envie.
Philippe Motta
[1] Cette année 646 romans recensés pour la « rentée littéraire » : http://www.liberation.fr/livres/2012/06/29/la-rentree-litteraire-en-646-romans_830078