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Billet de blog 31 mai 2014

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Je veux respecter le contrat sur lequel j’ai été élu en 2012 !

Depuis mes deux abstentions lors des votes d’investiture du nouveau gouvernement puis du pacte de stabilité, il ne se passe pas une journée où je ne dialogue pas avec des militants ou sympathisants qui le plus souvent me soutiennent, parfois me critiquent, et souvent s’interrogent ! Pour tous, je veux ici tenter de répondre, de façon simple et claire, aux questions qui me sont le plus souvent formulées.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Depuis mes deux abstentions lors des votes d’investiture du nouveau gouvernement puis du pacte de stabilité, il ne se passe pas une journée où je ne dialogue pas avec des militants ou sympathisants qui le plus souvent me soutiennent, parfois me critiquent, et souvent s’interrogent ! Pour tous, je veux ici tenter de répondre, de façon simple et claire, aux questions qui me sont le plus souvent formulées.

Tout d’abord, oui je crois nécessaire de prendre des mesures pour la réduction des déficits publics et de la dette. Oui, je crois indispensable d’aider les entreprises qui en ont besoin. Et les initiatives que nous serons amenés à prendre dans les semaines à venir, avec mes collègues députés regroupés au sein de ce qu’on nomme l’Appel des Cent, tiendront évidemment compte de ces critères incontournables.

Mais non, je ne crois pas au bienfondé de la politique économique prônée par le gouvernement. Comment peut-on prétendre faire reculer les déficits par un plan d’économies de 50 milliards, et annoncer dans le même temps une politique d’allègements des charges des entreprises pour un montant annuel de 41 milliards ? Cela veut juste dire que les économies réalisées sur les prestations sociales, le gel du point d’indice des fonctionnaires, l’abaissement des dotations aux collectivités locales (et donc l’investissement !) ne serviront évidemment pas à réduire les déficits et la dette mais simplement à financer les allègements de charges des entreprises. Et comme ces baisses de cotisations se feront sans ciblage, ni contreparties, une grosse partie ira à des entreprises qui n’en ont absolument aucun besoin : grande distribution, banques…pendant que le pouvoir d’achat des couches populaires et des classes moyennes ira en diminuant, et avec lui, la consommation qui seule a soutenu  la croissance au cours de ces dernières années.

Député de gauche, je ne peux pas cautionner un tel déséquilibre de la politique économique qui aboutira au mieux à une croissance molle, sans créations d’emplois et sans réductions des déficits, et au pire, c’est malheureusement le plus prévisible aujourd’hui, dans une déflation qui, elle, détruira des emplois et aggravera la dette que ce pacte de stabilité prétendait combattre.

Certains m’accusent parfois d’entretenir, avec mes collègues de l’Appel des Cent, une division qui affaiblirait la majorité. Moi je pense que l’affaiblissement de la majorité est essentiellement due au fait qu’elle ne mène pas la politique pour laquelle elle a été élue ! Je ne suis pas vraiment légitimiste, c’est vrai. Je préfère être fidèle à des valeurs, à des convictions.

J’entends aussi cet argument qu’il serait trop tard pour changer de politique ! Franchement, dans une voiture fonçant à pleine vitesse vers un mur, ne faut-il pas mieux appuyer sur le frein….de toutes ses forces ? J’ai voté jusqu’ici toutes les lois présentées par le gouvernement, et notamment les décisions budgétaires, même si je n’étais pas toujours totalement d’accord,  parce que j’ai espéré que les décisions que nous prenions allaient porter leurs fruits pour l’ensemble des Français.  Aujourd’hui l’accentuation, notamment par le pacte de stabilité, de cette politique de l’offre m’apparait comme une erreur profonde et il me semble donc inconcevable de ne pas le dire… et de ne pas appuyer de toutes mes forces sur le frein !

Enfin, certains me demandent aussi parfois, surtout par écrit, si je prends cette position uniquement dans le but d’être réélu ! Même si cette question me heurte, je souhaite y répondre. Chacun pensera ensuite ce qu’il veut. Je fais de la politique parce que je crois encore qu’elle peut changer la société, qu’elle peut améliorer le sort de ceux qui en ont besoin. C’est ma seule motivation. Je l’ai déjà dit, je serai peut-être battu en 2017, mais au moins je le serai  sur mes valeurs, pas sur une politique sociale libérale qui ne correspond pas au contrat que j’ai passé en 2012 avec mes électeurs !

Et ce contrat, croyez-le, j’entends bien le respecter.

Philippe Noguès

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