Les raisons de ma colère !
Jusqu’où l’horreur ira-t-elle ?
Aujourd’hui, le choc de la sidération du massacre passé, la colère envahi mes pensées et une question me vient à l’esprit qui ne me quitte plus:
Pouvait-on éviter cela ?
Il est de bon ton de scander que nous sommes tous Charlie et la spontanéité populaire qui pousse de manière unanime dans la communion de ce slogan nous réchauffe les coeurs. Nous sommes tous en deuil aujourd’hui mais voir pointer la récupération politicienne de ce drame ajoute pour ma part une colère à la colère. Toute la classe politique unanime, écharpe et légion d’honneur bien en évidence, dans une posture paternaliste, front national compris, la main sur le coeur tente d’apparaitre sur la photo des médias en soutien aux valeurs de la liberté bafouée et assassinée. C’est à qui fera la plus belle déclaration sur la France blessée mais éternelle qui ne cèdera pas au chantage extrémiste et à la barbarie.
Rien de nouveau dans cette attitude qui doit sans doute s’apprendre sur les bancs de l’ENA en première année de communication. Un boulevard s’ouvre devant vous pour déverser le flot de démagogie qui vous est devenue aussi indispensable que le tournevis à l’électricien. L’occasion est unique puisque la bêtise a frappé sous les traits de deux demeurés soulés de haine vengeresse de vous mettre en valeur... Facile !
Facile mais minable car si on déroule le fil conducteur qui aboutie au massacre on ne peut s’empêcher des se demander comment on en est arrivé là.
Bien sur, vous nous bassinerez de reportages, de déclarations fustigeant l’idéologie obscurantiste distillée par des imams ou des mollahs qui alimenterons une propagande opportune, désignerez toute une liste de coupables évidents et indiscutables mais vous omettrez bien entendu d’inclure certaines responsabilités parce que celles-la sont les votre. Encore une fois une question restera en suspens:
Pouvait-on éviter cela ?
Celle-la collera dans nos cerveaux en écho perpétuel mais je suis sur que les pirouettes de vos agitations médiatiques ferons que vous saurez retomber comme les chats sur vos pattes. Pourtant !...
Pourtant c’est vous qui dirigez nos pays dans une direction qui crée la peur et la frustration par l’abandon des citoyens. Partout où l’état recule, le vide laissé se remplit d’organisations diverses et variées offrant le champs libre au meilleur comme au pire. Et c’est souvent le pire qui s’installe.
La misère qui grimpe pendant que certains voient leurs fortunes exploser, votre indifférence factuelle à la souffrance des plus démunis accompagné de votre discours stigmatisant ceux-ci. L’éloge de la précarisation faite par les nantis qui poussent l’ignominie jusqu’à l’insulte. La régression sociale érigée en programmes politique déguisée de la panoplie de la modernisation. Votre choix assumé de soutenir une économie de rente plutôt que du travail, votre intouchabilité en écho à la tolérance zéro pour les autres, l’abandon du social, des services publiques, vos trahisons, votre impéritie, votre mépris, votre arrogance, jettent chaque jour un peu plus de désespoir chez un nombre grandissant qui pourtant ne demanderait qu’à croire en vous.
Demain, deux ou trois simples d’esprit, pris par un délire qui relève de la psychiatrie profonde périrons sous les balles de ce que vous appelez justice ou seront trainés devant un tribunal républicain pour être jetés en pâture comme un os que l’on donne à ronger pour calmer les esprits surchauffés. On nous expliquera avec raison la nocivité des idéologies fondamentalistes auxquelles vous opposerez les lumières que vous prétendrez votre et que pourtant dans les faits vous vous appliquez à éteindre depuis tant d’années. Votre religion néolibérale prêchée par les grands prêtres de la finance depuis les temples-bourses appliquant le TINA en matière de charria n’a décidément rien a envier aux autres obscurantismes. Réapprenez l’honnêteté, le respect, la sincérité et vous verrez que ce sera le meilleur moyen de combattre le terrorisme mais à vous observer, celui-ci semble vous être trop utile pour exister derrière vos mains sur le coeur enrubanné et décoré de croix d’honneur déchu et continuer vos calculs d’apprentis sorciers. Ouvrez vos yeux et vos oreilles et écoutez les cris et les pleurs qui résonnent partout où vos politiques fabriquent vos ennemis car c’est vous qui les fabriquez ! Au tribunal de l’histoire, le noms des tueurs s’évaporera dans l’oubli mais les votre resteront longtemps comme cas d’école des raisons du déclin et de la souffrance. Vos politiques tuent les états avec succès mais sur le champs de ruine poussent les mauvaises herbes ! Je n’ai pas d’ennemi et je ne veux pas voir une religion payer l’addition du saccage !
Pouvait-on éviter cela ?
Après demain, l’élan fraternel qui nous a uni dans le drame qui a frappé Charlie va se fragmenter comme à chaque fois qu’un événement de ce type survient. Les théoriciens du complot vont nous concocter leurs versions avisées sur ce que leurs géniales intelligences voudront désigner à la vindicte populaire et traiter d’imbéciles tous ceux qui comme eux n’auront pas compris ce qu’il fallait comprendre. Je ne suis vraiment pas sur que leurs intentions soient si louables qu’elles veulent paraitre. Toute récupération est nauséeuse et que ceux qui ne savent rien se taisent car eux aussi ont leur part de responsabilité dans la fabrication du terrorisme. En conclusion, j’aimerais le jour où le procès du terrorisme aura lieu voir cités à la barre: Les prédicateurs de la haine, les politiques, et les complotistes de tous poils !