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Billet de blog 18 septembre 2015

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DEPOT DE BILAN !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dépôt de bilan !

A l’aune des évènements qui se sont déroulé depuis qu’une amorce de résistance à la politique initiée par les conservateurs allemands ( qu'il ne faut pas confondre avec le peuple ) depuis l’origine de la monnaie commune, qui ont réussi l’exploit de mettre à genou l’ensemble des états européens sans avoir à lancer de troupes à l’assaut comme par le passé, il est bon de faire un constat de la situation et d’en tirer les conséquences. Nous avons vu Tsipras incarner l’espoir des démocrates, frémi sur le potentiel Podemos, vécu un psychodrame qui nous a fait passer par la palette complète des états d’âme d’un cancéreux à qui on finit par dire que les chimiothérapies ont échoué, qu’il n’y a pas de remède connu et qu’il serait bon d’accepter son sort afin de se mettre en règle avec sa souffrance promise pour son enterrement de première classe dans les cimetières privatisés au profit d’une spéculation que les fonds de pension gèrent avec le plus grand sérieux. En effet, chacun voudra épargner sur un marché concurrentiel où les plus pauvres seront exclus, les classes moyennes ne vivant pas assez longtemps en ces temps de recul de l’âge de la retraite et l’ensemble des bénéfices pour une classe dominante qui pourra à satiété se goberger en luttant contre elseimer dans des maisons spécialisées équipées dernier cri, libérée de toute promiscuité malsaine. Car ne nous leurrons pas, et pour reprendre Frédérique Lordon dont la clairvoyance avait selon ses termes prédit que Syrisa passerait sous la table pour ne pas avoir choisi la bonne stratégie et jouer petits bras, nous verrons Podemos no pueder mas. La rigidité nordique a vaincu les fantasques cultivateurs d’oliviers du sud en fixant les règles qui permettrons à ces conservateurs allemands de racheter maison après maison l’ensemble du continent devenu au dessus des moyens pour les habitants des pays vaincus de cette guerre économique qu’ils nous ont déclaré. 

Le deuxième constat est l’extraordinaire complicité de nos gouvernants, de quelque bord qu’ils soient car tous ont compris et choisi la collaboration plutôt que de s’acoquiner avec la roture. Nous croyions tous que De Gaulle avait gagné ? Force est de constaté que non, c’est le fantôme de Pétain qui fit en son temps le même calcul, qui trône à l’Elysée aujourd’hui. Plutôt l’infamie que ces empêcheurs de se goinfrer en rond de progressistes qu’à l’occasion on affuble maintenant des qualificatifs caricaturaux d’extrémistes ou d’ultras. Pétain avait choisi Hitler en livrant le pays à ce dernier plutôt que de soutenir la lutte en s’alliant avec la résistance, jugée trop communiste à son gout, le PS en fait de même.

Le troisième constat est que nous vivons tous avec un traité et un euro braqués sur la tempe que la caste financière tient dans une main, le percuteur à disposition sous son index pour de l’autre palper les dividendes qu’elle soustrait, qu’elle vole à nos écoles, à nos hôpitaux, à nos retraites et à nos services publics et qui bientôt bradera le patrimoine pour donner le coup de balai final sur une république des lumières.

Le quatrième constat concerne les syndicats qui en morcelant au cas par cas ont rendu toute lutte ou résistance impossible et leur probité peut légitimement poser question. Ils se sont métamorphosé en gentils accompagnateurs des réformes, ce doux euphémisme pour signifier le recul et l’abandon des droits et des acquis sociaux. Souvenez-vous les retraites et les promenades mensuelles avec la consigne de rentrer bien sagement chez soi en attendant la prochaine.

Le cinquième constat est la mort de la démocratie. En ce qui me concerne, je réitérerais à chaque élection ce geste de protestation que j'ai commis après que Sarkosy ai balayé d'un revers de main le résultat du référendum de 2005 qui consiste à déchirer mon bulletin de vote au dessus de l'urne aux vues et aux su de tout le monde car c'est devenu une habitude qui passe trop facilement de faire fi des volontés populaires comme on l'a vu dernièrement en Grèce.

Le sixième constat est personnel. J’ai longtemps soutenu la thèse de Tsipras et de podemos qui consiste à espérer pouvoir changer la nature des institutions européennes de l’intérieur mais aujourd’hui, je l’affirme, c’est impossible et reconnais donc mon erreur. Si nous ne voulons plus vivre sous la menace que constituent les traités et la monnaies unique, il faut les désarmer d’autant plus que ceux qui ont le plus à perdre dans ce cas ne sont pas les Jean Foutre que nous sommes mais bien les tenanciers scélérats.

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