Un débat, une polémique sévit pour savoir dans quelle réalité sont morts des hommes et des femmes en plein Paris ce moi de novembre. De guerre ou de terrorisme ? Est- ce bien là l’essentiel du reste ? Refuser d’appeler les actes qui ont de toute évidence un lien avec ce qui se passe en Syrie et en Iraq, plus encore depuis l’océan indien jusqu’au Mali en passant maintenant par l’Europe, c’est refuser de regarder dans sa globalité une réalité qui n’a que trop duré.
Tant d’euphémismes douteux pour ne pas nommer par son vrai nom ce que par pudeur nous ne définissons pas, ouvre la porte à toutes le interprétations tronquées et aux multiples récupérations partisanes. Fragmenter pour dire qu’en France toute agression comme une fusillade massive et des explosions de Kamikazes n’est que simple terrorisme ne suffit pas car c’est faire fi de la participation active dans ce qui aurait du rester local. Nous bombardons bel et bien avec nos avions l’état islamique autoproclamé et de fait sommes bien en guerre. Point de doutes sur le sujet.
La question n’est donc pas de savoir si le mot est juste mais de bien définir à quoi il correspond. Ce n’est pas reconnaitre inconsidérément le fait DAESH ni lui faire un honneur indu que de regarder une vérité que l’on ne veut pas voir car je compte bien un jour où l’autre pouvoir demander que les responsables de ce cataclysme rendent des comptes et je ne veux pas qu’il me soit interdit de qualifier à hauteur les décisions qui auront été prises en notre nom à tous. Tant de mensonges et d’erreurs ne doivent pas rester dans un flou qui ne permettra comme tous les non-dits de se débarrasser des boulets qui alourdirons encore notre dette envers tant de gens depuis l’époque coloniale.
Jamais nous n’aurions du nous fourvoyer dans cette aventure initiée par les faucons américains qui ont voulu jouer aux dominos sur l’échiquier planétaire. Ils nous ont piégé dans une logique sans fin tels des apprentis sorciers qui se sont cru capables d’apprivoiser le chaos. Piège duquel nous avaient préservé Chirac et De Villepin avec honneur et intelligence. Pourquoi n’a-t-on pas poursuivi cette politique de sagesse qui les avait poussé à prévenir à l’ONU même du danger auquel nous destinaient les mensonges de la famille Bush ? Pourquoi et pour quels intérêts Sarkosy a-t-il rompu cette ligne politique, lui qui porta la destruction en Libye pour des raisons qui restent étrangement en suspens ? Pourquoi Hollande, l’atlantiste zélé a-t-il choisi d’en rajouter ? En tous cas, ce n’était dans tous les cas pas pour le bien des français. Nous en avons la preuve qui nous laisse un gout de sang dans la bouche aujourd’hui.
Ne détournons pas le regard pour feindre une innocence qui n’est pas la nôtre car le danger est grand de se retrouver dans la situation des israéliens, persuadés qu’ils ne sont pour rien dans la guerre que lui a déclaré le Hamas. Ah, mais, j’oubliais, le Hamas n’étant pas un pays, il n’a donc pas légitimité à faire la guerre, tout comme De Gaulle sans doute avec son organisation terroriste basée à Londres aux temps de l’occupation. De ce fait, il s’agit bien d’un mouvement terroriste et Israël n’a donc pas à justifier ses bombardements sur des civils palestiniens. C’est pour la démocratie puisqu’on vous le dit. C’est pour le monde libre !
C’est aux Syriens comme aux iraqiens et autres de décider ce qui est bon pour eux. Bien sur nos sympathies peuvent être déclarées et une aide peut être apportée si celle-ci ne se trompe pas d’alliés. tant d’hommes et de femmes qui ont lutté seuls et abandonnés malgré les appels lancés au monde pour qu’enfin ils puissent se libérer du joug des dictateurs utiles à l’équilibre favorable au business et des intérêts occidentaux.
Depuis le début, nous faisons fausse route en mélangeant droits de l’homme avec finances. Le monde souffre durement des perversions des principes fondateurs des démocraties dont nombreux sont né en France avec la révolution qui en a défini le cap en trois mots qu’il s’agit de rappeler à nos mémoires aujourd’hui où tant de gens de par le monde a chanté la marseillaise. Que ce ne soit pas uniquement pour amuser la galerie.
Pour ma part, oui, nous sommes en guerre, reste à définir contre qui pour qu’elle trouve enfin son véritable nom.