Samedi 1er Décembre 2018 : Nîmes
Beaucoup d'eau ces derniers jours sur la garrigue Nîmoise. Températures douces. Tant mieux. Ma chaufferie m'ayant lâché, plus d'eau chez moi aujourd'hui et demain pendant la phase de travaux de remplacement. On fera sans.
Je viens de regarder, avec beaucoup d'émotion, la 1 752ème et dernière émission de « Thé ou Café », de Catherine Ceylac, supprimée à la soviétique par une Direction de France Télévision totalement hors sol. « Longtemps, je me suis couché de bonne heure ». C'est la première phrase « d’à la recherche du temps perdu », l’œuvre de Marcel Proust. Moi aussi. Donc j'aime me lever aux aurores, faisant de la matinée « la mère de la journée ». Cette émission, culte, durait depuis 22 ans. Pendant de longues années, avant celle du « replay » je la dégustai à 7h avec un premier café. Toujours beaucoup d'émotion, d'intelligence, de partage, de discrétion, toujours plus de grandeur, de respect du service public. Comme j'étais heureux de démarrer mon week-end sur une heure de culture, de partage et d'intelligence... Suppression incompréhensible. Mais aujourd'hui, qu'est-ce qui n'est pas incompréhensible ?.
A l’issue de cette dernière émission, cinq minutes sur les chaînes d'information continue. Les « Gilets Jaunes ». Premiers affrontements autour du rond point des Champs Élysées. Et ça va durer, et durer, en continu, toute la journée...
Ce mouvement des Gilets Jaunes m'interpelle et m'angoisse : certes, ce que le peuple attend, c'est une politique de justice et de dignité. Mais je ne pense pas que la « Gauche », dans son acceptation large, doive entonner le refrain, à mes yeux démagogiques du « peuple », contre les « élites », ni de se contenter d'épouser le mouvement des colères. Ne pas mépriser ceux qui se sentent floues par les puissants est une chose légitime. Légitimer la procédure même de leur dévoiement en est une autre. La mission de la politique, quasiment inexistante en l'espèce, n'est pas d'accompagner, mais de travailler à cette construction, de rassembler, de suggérer des pistes, de débusquer les pièges, de désigner les causes des malheurs, d'écarter la solution facile du bouc émissaire.
Cette fronde des gilets jaunes prend tout le monde de court. « A commencer par ses initiateurs, de toute évidence dépassés par le succès et les violents excès du mouvement, mais aussi le gouvernement qui ne sait comment y répondre, les partis d'opposition, qui se demandent comment le récupérer, les syndicats, qui jalousent une telle mobilisation, les sociologues, qui peinent à le décrypter, et les éditorialistes politiques, à l’interpréter. »
Sur quoi tout cela va-t-il déboucher ? That is the question...
Pour revenir à des choses qui me parlent, faites d'émotion, d'intelligence, de tendresse, je viens de revoir ce splendide film anglais de Roger Michell (1999) : Coup de foudre à Notthing Hill, avec notamment Julia Roberts et Hugues Grant : Quand un matin, Anna Scott, l'actrice la plus célèbre d'Hollywood, pousse la porte de la librairie de William Thacket, située dans le charmant quartier de Notting Hill, à l'ouest de Londres, le libraire ignore que commence une grande aventure. Par une série de hasards comme seul le destin peut en mettre en scène, William et Anna vivent une rencontre étonnante, attachante. Lorsque la star le rappelle quelque temps plus tard, William n'ose y croire.
C'est le genre de comédie romantique que j'aime, que je ne me lasse pas de voir et de revoir encore. Julia Roberts, fidèle a elle même, tout simplement magnifique, Hugh Grant en type complètement maladroit, déboussolé et pas sur de lui du tout rend son charme encore plus déroutant.
Comme j'aime ce film qui me fait tant de bien, entre les Gilets Jaunes et la suppression de Thé ou Café. Catherine Ceylac porte une grande part de la sensibilité de Julia Roberts.....
Photo : Jean Lou sieff