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Billet de blog 2 août 2020

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Samedi 1er Août 2020 : Nîmes

Voilà, nous atteignons le mois d'Août, ce mois qui ravive les moments les plus noirs de ma vie. Il va bien falloir, comme chaque année, faire avec. Nous sommes à Nîmes aujourd'hui au pic d'une vague de chaleur qui frôlera les 40°. Il va bien falloir faire avec.
C'est l'été, les cigales cymbalisent et rythment la chaleur des journées. J'aime.

Cuisine, lectures, musique et longueurs de bassin constituent mon ordinaire. Y'a pire.

Entre parenthèses
Être bien tout simplement
S’offrir une pause

J'achète ma viande rue Vincent Faîta, chez un artiste des Pouilles, Victor Puglièse, qui manie ses couteaux avec la dextérité des pinceaux d'un Nicolas de Staêl. J'ai préparé dernièrement un osso buco à la bordelaise et poireaux confits. 4 tranches d'un splendide jarret de veau déglacés avec une sauce bordelaise : échalottes, poivre, bouquet garni, vin rouge, tomates et un demi sucre. Viande dans une assiette et blancs de poireaux en tronçons de 8 cm confits hermétiquement, placés sur la viande. Sauce bordelaise. Un plat digne de l'apport de Victor Puglièse, complémentaire à la qualité de ses produits. C'est l'été sur radio Classique..., et pas que.

Terminé d'une traite : « Il est des hommes qui se perdront toujours », de Rebecca Lighieri, sur les conseils, toujours avisés, de la critique littéraire Olivia de Lamberterie.

Il est des hommes est un roman noir, au sens où il ambitionne de dire quelque chose du monde social, de sa dureté, de sa folie, de sa barbarie. Un roman qui se confronte aux forces du mal, qui raconte l’enfance dévastée, l’injustice, le sida, la drogue, la violence dans une cité de Marseille entre les années 80 et 2000.
Le narrateur, Karel, est un garçon des quartiers Nord. Il grandit dans la cité Antonin Artaud, cité fictive adossée au massif de l’Etoile et flanquée d’un bidonville, « le passage 50 », habité par des gitans sédentarisés. Karel vit avec sa sœur Hendricka et son petit frère Mohand, infirme. Ils essaient de survivre... Ce livre est un splendide, coup de poing, qui m'a profondément ému.

Et puis, les chaînes d'info en continue. Du matin, tôt, au soir, tard, un seul thème : les masques, les masques, les masques. C'est encore plus insupportable que la pub, c'est dire...

Déjeuner mardi prochain avec deux potes à Avignon : L'Epicerie, Place Saint-Pierre à quelques pas du Palais des papes, sur la plus pittoresque place de la cité, dans un cadre original et coloré, avec terrasse donnant sur le parvis de la basilique St Pierre et des nappes en tissu à la Maigret à carreaux rouges et blancs. Un des restos que j'aime.

Et puis, dernier bon souvenir de ces derniers jours de chaleur : Stateless sur Netflix, mini série et réquisitoire de Cate Blanchett contre la politique migratoire Australienne. Une femme est enfermée par erreur dans un centre de détention australien pour migrants. Inspirée d’une histoire vraie, compose un huis-clos saisissant. Qui montre avec force comment une administration incompétente déshumanise et broie les réfugiés et ceux qui en sont chargés.

A part çà, l'été s'enfuit dans ma tête avec la rapidité des marées au Mont Saint-Michel.

Ai attaqué « La tache », de Phil Roth... Mais çà, c'est une autre histoire...

Je résiste à tout, sauf à la tentation, comme dirait Oscar Wilde...

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