Vendredi 4 0ctobre 2010 : Nîmes
Fin de l'été indien et températures de saison. Nous sommes entrés prudemment dans l’automne, même si les températures dépassent encore allègrement les 20°.
« Puisque tout passe, faisons
la mélodie passagère ;
celle qui nous désaltère,
aura de nous raison.
Chantons ce qui nous quitte
Avec amour et art ;
Soyons plus vite
Que le rapide départ ». (Rainier Maria Rilke).
La rentrée aujourd'hui est un fait acquis. Nous venons de vivre un épisode médiatique auquel je ne m'attendais pas : le décès de Jacques Chirac. « L'injonction à la chiraquisation aurait pu passer, voilà peu, pour une insulte de bas étage » indique Franz-Olivier Giesbert dans le Point. Mais après la séquence que nous venons de vivre, il apparaît qu'Emmanuel Macron aurait beaucoup à apprendre de l'ancien président. L'empathie, l'humilité, la générosité, la convivialité, l'autodérision et, disons le mot, l'humanité .
J'ai publié sur Facebook les quelques mots ci-dessous, excédé par le sectarisme du Maire Les Républicains de Nîmes, qui veut se représenter pour un quatrième mandat :
Le 12 Juillet 1990, alors militant communiste, j'assistai, devant la Mairie du 19ème arrondissement, aux obsèques de Paul Laurent, dirigeant national et longtemps député de Paris. Présent aux obsèques : Jacques Chirac, Maire de Paris, qui prononça un discours d'une profonde humanité et d'un grand respect à l'égard du défunt, en rappelant le rôle des Communistes dans la Libération de Paris.
Dans sa posture de Maire, Jacques Chirac a toujours respecté les élus communistes du Conseil de Paris. Nous sommes à Nîmes aux antipodes de cette attitude constante. Couper systématiquement, comme une jouissance, la parole à Catherine Bernier Boissard, l'une des élues de gauche la plus brillante, lors de chaque conseil municipal, et en trois mandats, jamais un mot chaleureux envers Alain Clary, ex Député Maire communiste, comme si le sectarisme était une vertu... Nîmes mérite mieux...
« La vulgarité est une bassesse qui se proclame elle-même », écrivait Aldous Huxley dans le prophétique « de la vulgarité en littérature »...
Et nous allons aborder dans les semaines à venir la campagne électorale des élections municipales de mars prochain, et çà ne va pas être, à Nîmes, une partie de plaisir.
Cependant, je vais continuer à observer ces événements les yeux grands ouverts, la plupart du temps dans le calme de mon bureau, où je passe le plus clair de mon temps. Quand je dis le plus clair, il serai plus exact de faire mienne cette phrase de Boris Vian : « Le plus clair de mon temps, je passe à l'obscurcir ».
« Il faut se réserver une arrière boutique toute nôtre, toute franche, en laquelle nous établissons notre vraie liberté et principale retraite et solitude. » (Montaigne)
Voilà. Il me reste mes fidèles alliés de solitude : la musique, les livres, le whisky, le cinéma et la cuisine qui, en automne renaît enfin pour supplanter les sempiternelles tomates/basilic /mozzarella de cet été brûlant...
Je viens de relire « Sérotonine », et constate aimer cet auteur que je m'étais astreint à ignorer : Son récit traverse une France qui piétine ses traditions, banalise ses villes, détruit ses campagnes au bord de la révolte. Un roman d'actualité sur les ravages d'un monde sans bonté, sans solidarité, aux mutations devenues incontrôlables.
J'attends donc l'hiver de pied ferme, sans acrimonie.
Viens aussi de mettre au point une recette vénitienne de cappelletis à l'encre de seiche, aux calamars et à la persillade...
En outre, fidèle aux préceptes de Jim Harrison, grand écrivain de la liberté :
« Dès que la vie fait mine de m’écraser, je sais que je peux faire confiance au bandol, à l’ail et à Mozart. »
photo : Jean Lou Sieff