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Billet de blog 5 mai 2018

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Samedi 5 Mai 2018 : Nîmes

Le doux mois de Mai n'est pas si doux que çà. Fraîcheur relative, mistral, nuages, pluies éparses. Le soleil tarde à se stabiliser. Alors la pseudo élite Nîmoise a reporté son aficion et sa chaleur sur son équipe de football qui, hier soir, en battant le Gazelec d’Ajaccio par 4 buts à zéro devant 18 000 fans, a retrouvé, après 27 ans de galère, sa place en première division la saison prochaine. Je n'ai jamais été un fan de football, préférant, et de loin, le rugby. Cependant, je mesure la joie et la fierté de ces Nîmois des Costières même si je me méfie au plus haut niveau des agissements de ceux que l'on nomme : les « supporters », capables de tous les excès et débordements. Je me méfie aussi de  l'idéalisation des résultats sportifs d'une équipe de foot, Marseille en témoigne qui, à mes yeux, ne représente plus que le dernier petit plus d'une ville quand elle a oublié tout le reste. Et puis, le slogan scandé inlassablement au Stade Vélodrome : « Paris, on t'encule », m'éloigne ostensiblement de la poésie des stades...

Et la presse nîmoise ce matin, dithyrambique après la victoire des « crocos », et sans doute pour se mettre au niveau du classement à l'UNESCO, nous apprend que nous sommes tous des« gladiateurs », et que « Impossible n'est pas Nîmois », ce que je n'avais jamais remarqué. Après les grands jeux Romains, l'Equipe de foot et l'exposition inaugurale du Musée de la Romanité, tous les Nîmois sont donc des gladiateurs... Je suis fier d'apprendre que moi aussi, par capillarité, j'en suis un, c'est à dire l'un des deux hommes, engagés volontairement dans un duel à mort. Pour la gloire, pour l’exploit. A la seule fin de distraire les dizaines de milliers de personnes venues les voir mourir...

Bon, passons à autre chose. J'ai regardé cette semaine le dernier film de Cédrik Klapish : « Ce qui nous lie » un film autour du vin et des gladiateurs qui le travaillent : Jean a quitté sa famille et sa Bourgogne natale il y a dix ans pour faire le tour du monde. En apprenant la mort imminente de son père, il revient dans la terre de son enfance. Il retrouve sa sœur, Juliette, et son frère, Jérémie. Leur père meurt juste avant le début des vendanges. En l’espace d’un an, au rythme des saisons qui s’enchaînent, ces 3 jeunes adultes vont retrouver ou réinventer leur fraternité, s’épanouissant et mûrissant en même temps que le vin qu’ils fabriquent. Entre amour, jalousie, tendresse et énervement entremêlés, Klapisch peint avec une grande finesse les relations fraternelles. Sur fond de terroir et de liens du sang, il nous sert l’un de ses meilleurs crus. Ana Girardot, Pio Marmai et François Civil sont excellents.

Et je termine aussi Solea, le dernier tome de la trilogie de Jean Claude Izzo, qui nous parle avec une tendresse infinie de Marseille, sa ville, toujours à mi-distance entre la tragédie et la lumière, qui se fait, comme il se doit, l'écho de ce qui nous menace. Dans son cabanon des Goudes, un verre de Lagavulin en regardant, à l'infini, la mer, et tout est dit.

Et là, son amour de Marseille ne passe pas sous les fourches caudines du Stade Vélodrome. Ouf

« Et Miles Davis avait attaqué Soléa. Un morceau que j'adorais. Que j'écoute sans cesse, la nuit, depuis que Lole m'avait quitté. La solea, m'avait-elle expliqué un soir, c'est la colonne vertébrale du chant Flamenco... »

Le soleil est revenu sur Nîmes. Pas de vent. Il est onze heure, et en bon gladiateur, J'écoute soléa en sirotant un verre de Cardhiu...

proviseur de lycée à Corte (Haute-Corse) estime que « toute pensée critique se construit sur la diversité des idées », et considère qu’un seul quotidien d’information sur l’île, « ça ne favorise pas le débat. » Ex-membre de l’UMP aujourd’hui en rupture avec la droite insulaire, et chef de file de l’opposition aux nationalistes qui président l’exécutif et l’Assemblée territoriale, il rêve d’un journal qui mènerait « de vraies investigations » et ménagerait « un espace pour les débats politiques de fond ».
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2018/04/21/main-basse-sur-la-corse-et-son-quotidien_5288578_3236.html#WYiUZVVYurd1TG0U.99

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