Vendredi 9 Février 2018 : Nîmes
Nous avons vraiment la chance d'être, météorologiquement, préservés dans le Golf du Lion. Soleil, pas de vent et températures cl émentes, alors que la France entière croule sous la le froid, la neige et le verglas.
« Que vaudrait la douceur
si elle n'était capable,
tendre et ineffable
de nous faire peur ?
Elle surpasse tellement
toute la violence
que, lorsqu'elle s'élance
nul ne se défend. (Rainer Maria Rilke)
Les Kurdes, on ne le répétera jamais assez, ont été, en Syrie comme en Irak, notre digue, notre rempart, la muraille de vaillance et d'énergie qui nous a protégés de Daech. Partout, en Syrie non moins qu'en Irak, ils ont été le verrou fermant des frontières dont les armées irakiennes et turques laissaient les portes battantes et par lesquelles arrivaient, s'échappaient, repartaient, des islamistes qui, en même temps qu'ils mettaient la région au supplice, venaient commettre des attentats en Europe.
La victoire venue, ces combattantes et combattants kurdes ont eu la naïveté de penser qu'ils allaient pouvoir vivre, en paix, dans le territoire qu'ils ont défendu et où les leurs sont morts et reposent.
Et, pour prix de cette innocence, les voilà, une nouvelle fois, mais à Afrin, dans le nord-ouest de la Syrie, pourchassés, torturés, assassinés, leurs dépouilles mutilées - ils ont été notre digue, le cordon sanitaire ceinturant la peste islamiste, et les voilà traqués par ce concierge, ce videur, des portes de l'enfer qu'est un Erdogan transformant sa géographie en levier de chantage sur l'Occident.
Bernard Henri Lévy signifie parfaitement mon indignation face au jean foutisme et au cynisme de la communauté internationale
Repris la lecture du sans conteste meilleur bouquin que j'ai lu au cours des deux dernières années : « Et rien d'autre », de James Salter, roman éblouissant de vie signé par un auteur de 89 ans. De quoi la vie d'un homme est-elle faite ? Voilà ce que raconte Salter dans ce roman, servi par une écriture magnifique. Vie faite de bonheurs, de tragédies, d'enthousiasmes, de ratages et de désillusions aussi. Bowman est au centre du récit, mais son histoire est aussi éclairée par celles de tous les personnages qu'il croise sur son chemin.
Vu ce film de Benoit Jacquot : « A jamais » (2916), avec Mathieu Amalric, Julia Roy et Jeanne Balibar : Laura et Rey vivent dans une maison au bord de la mer. Il est cinéaste, elle crée des « performances » dont elle est l’actrice. Rey meurt —accident, suicide ?—, la laissant seule dans cette maison. Mais bientôt, seule, elle ne l’est plus. Quelqu’un est là, c’est Rey, par et pour elle, comme un rêve plus long que la nuit, pour qu’elle survive.
Un film qui n'est pas sans rappeler le très beau "Sous le sable" de François Ozon. Mais la ressemblance s’arrête la, Ozon réussissait à mettre, malgré le thème douloureux du deuil, beaucoup de chaleur dans sa réalisation. Benoît Jacquot nous présente un métrage plus glacé et désincarné.A jamais reste pourtant assez intéressant à suivre tel un thriller fantastique assez prenant malgré quelques temps morts. Excellente Musique.
Voilà : les jours de Février laissent leur peau, comme des couleuvres. Sauf les jours de Fête. (Fédérico Garcia Lorca)