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Billet de blog 15 novembre 2018

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Jeudi 15 Novembre 2018 : Nîmes

Nous sommes à la mi-novembre, ce mois que je déteste. Beaucoup de pluies, de ciel bas et gris, la nuit qui tombe très tôt. Je suis trop sensible à cette non-ambiance qui me rend très nostalgique.

Lu sur Facebook, très discrètement, ce mercredi : A vendre, 40m2, 19 rue de l'Etoile (A Nîmes). Ce fut à Nîmes un lieu mythique : la Bible des Férias de Nîmes. Un roman épopée que tous les amoureux de Nîmes et de ses Férias ne peuvent oublier. Une saga de nuits étonnantes des grandes Férias de Nîmes, au travers de trois générations de femmes d'une même famille pour découvrir l'intensité des grands moments de ses nuits magiques, de ses personnages cultes...et ses endroits « cuites ». 1987-2015:plus d'un quart de siècle d'un événement « légendaire » dans la vie de la Ville de Nîmes : la Féria.

28 ans des nuits blanches d'un lieu magique du centre- ville. Un tout petit lieu de 40m2, le plus incontournable des lieux : « La Bodega Jany ».

Jany, grande et digne, ferme définitivement le rideau. Dans la nostalgie, on ne peut pas faire mieux, ce 14 Novembre 2018... Il y eut un superbe ouvrage de Simone Signoret : « La nostalgie n'est plus ce qu'elle était » Une autobiographie relatant en premier lieu le combat qu'elle a mené pour défendre ses idéaux politico-humanistes, la militante ayant pris le pas sur l'actrice sans artifice qu'elle aura été toute sa vie durant. Une femme généreuse et vraie à qui l'on voudrait bien ressembler. Jany aussi.

Le reste, la vie, la politique sont bien à l'image de ces jours de nuitées précoces. Samedi, la « révolte » citoyenne des gilets jaunes. Je n'irai pas. Le spontanéisme des hausses du prix de l'essence, sans aucune réflexion globale sur la nature du régime, me débecte. Et tout cela, en dehors des syndicats définitivement disqualifiés. « Tout finis toujours par s'arranger, mal », prophétisait Alphonse Allais.

J'écoute OUM, en écrivant. Après le sublime "Soul of Morocco", la chanteuse marocaine vient de sortir son nouvel opus "Zarabi". "Zarabi" qui signifie tapis en dialecte darija marocain est un hommage aux tisseuses de tapis du village de M’hamid El Ghizlane. Ces artisanes fabriquent leurs tapis à partir de vêtements usagés fournis par les clients eux mêmes et assemblent ainsi la mémoire vestimentaire d’une famille dans une même création. Choyée par l'accompagnement du oudiste Yacir Rami et du percussionniste Rhani Krija, la grâce de Oum irradie sur une valse orientale, des rythmes gnaouas ou un mambo du désert ..  Tout simplement splendide à 17h42, quand il fait presque nuit.

Ma fille ne viendra pas, comme c'était prévu.

J'avais tout acheté pour un plat de joues de porc à la bière. Avec une bière ambrée de Noêl, du lard, du miel, un peu de graisse de canard, accompagné d'une purée maison à la manière de Joël Rebuchon...

Je ne vais quand même pas enfiler un gilet jaune. Bande à part, c'est ma loi, c'est ma règle et j'y tiens...

Heureusement qu'il y a Oum : elle fait la somme de ses influences et livre un album de musique contemporaine marocaine hors du temps. Un voyage initiatique poétique parsemé de songes et de rencontres. Exaltant et précieux tout simplement.

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