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Mercredi 19 Juillet 2017 : Nîmes
J'ai pris mon petit déjeuner ce matin, en compagnie d'Emmanuelle Riva, décédée le 27 Janvier à Paris, à l'âge de 89 ans. Dans ce film de 2015, son doux regard bleu, sa luminosité, sa façon si humaine de résumer sa vie, sa dignité, dans sa maison des Vosges m'ont beaucoup touché.
Sa dignité, on la retrouve dans les deux films qui, aux extrémités de sa carrière, l’ont illuminée et transcendée comme actrice, et qui ont bouleversé le public. On parle, évidemment, de Hiroshima mon amour (1959), d’Alain Resnais, et d’Amour, au côté de Jean-Louis Trintignant (2012), de Michael Haneke, qui lui valut tardivement le César de la meilleure actrice.
Démarrer sa journée avec une si grande dame me semble être le luxe de l'inaccoutumance...
Le grand soleil et la chaleur sont durablement installés sur la garrigue Nîmoise. J'aime l'été, la lourdeur des heures, les cigales, mes seules compagnes de ces jours assoupis.
Regardé sur France 3 une délicieuse série : «La folle aventure des Durrell» ou le quotidien pas triste d'une famille anglaise sur l'île grecque de Corfou.
La grisaille anglaise est devenue trop étouffante pour Louisa Durrell . La veuve endettée veut une vie meilleure pour elle et ses quatre enfants, de fortes têtes qui ne lui facilitent pas la tâche : L'aîné Lawrence, un écrivain en herbe sûr de lui et de son intelligence qui veut à tout prix remarier sa mère, Leslie, passionné des armes un peu simplet, Margo qui rêve d'un beau mariage, mais doit encore s'entraîner pour séduire les hommes et Gerald plus passionné par les animaux que les humains et plus rapide à capturer toutes les créatures qui passent sous ses yeux qu'à apprendre ses leçons de mathématiques. Pour ressouder leurs liens et tenter de retrouver le bonheur perdu, Louisa vend tous leurs biens pour s'installer sur l'île de Corfou. Corfou de Gerald Durrell, dont s'inspire la série. Avec son charme désuet, sa fraîcheur, son humour british qui fait mouche à chaque réplique, son casting impeccable et ses décors paradisiaques, «La Folle Aventure des Durrell» fait du bien au moral et aux yeux. Le pilier de la série est son actrice principale, Keeley Hawes, sans faute dans le rôle de cette mère dépassée par sa progéniture qui ne manque pas d'esprit et qui fait face à tous les obstacles de la vie, en oubliant parfois son fameux flegme britannique... Un sans faute. J'en ai profité pour relire « Affaires urgentes » (scènes de la vie diplomatiques), de Laurence Durell, considéré par Jacques Lacarrière comme « un livre au sens propre désopilant, le parfait, le plus sûr antidote aux pluviosités, ventosités, mucositéq et morosités des longs hivers, diplomatiques ou non. » Un petit plus sentimental pour Lawrence Durell, diplomate de sa gracieuse majesté, écrivain et voyageur, qui aura vécu ses trente cinq dernières années à Sommière, à une encablure de Nîmes au Maset Michel, qu'i présentait ainsi : « Je l'ai repeint en blanc, et Claude a fait les persiennes en bleu. C'est un endroit solitaire, venteux, tout à fait à la Brontë. Mais il me convient bien car je peux y mener une existence calme, partagée entre écriture, peinture, vin de pays, whisky, boules et yoga. Entre Claude et mes amis. » Un mode de vie qui me convient tout à fait. Viens aussi de découvrir Seen Eeg, (née en 1977) chanteuse et compositrice Danoise de Jazz, qui vient de sortir son septième album, qui a reçu le prix du jazz vocal de l'Académie du jazz en 2014.