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Billet de blog 23 juin 2017

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Vendredi 23 Juin 2017 : Nîmes

C'est bien l'été. Température caniculaire : 36°. Les cigales sont là. Je ne m'en plaint pas. Une température à ne pas faire trop d'efforts. Je ne m'en plaint pas non plus...

« Devant ma maison y'a un pin terrible
Dont la grosse branche pourrait bien tomber
Sur mon pauvre toit quelle belle cible
Cette branche-là, je vais la couper.
Aujourd'hui peut-être ou alors demain
Ce sacré soleil me donne la flemme
Je la couperai... p'têt' après demain
Et si je peux pas la couper moi-même
Je demanderai à l'ami Tonin
Qui la coupera aussi bien lui-même
Ce n'est pas qu'on soit fainéant par ici
Mais il fait si chaud dans notre Midi. « 

Pas sorti pour la Fête de la Musique. J'aime de moins en moins la médiocrité de la foule déguisée en touriste ! Je sais, j'suis snob, horriblement snob... Et je ne m'appelle pas Patrick Topaloff. Sourires. Ai préféré finir un bouquin au bord de la piscine. Et quel bouquin : « Les jours enfuis », de Jay Mclnerney, le New-Yorkais. De la grande littérature américaine : A New York, Russell lutte pour garder sa maison d'édition tandis que sa femme Corinne se consacre aux plus démunis. Mais un homme, avec qui Corinne a eu une liaison aux lendemains du 11 septembre, resurgit dans leur entourage et l'équilibre de la famille en est fragilisé : 24 ans après "trente ans et des poussières" et 10 ans après "la belle vie", quel plaisir de retrouver le couple mythique décrit par Jay McInerney ! Nous sommes cette fois dans l'ère Obama, fin des années 2000, le couple a 50 ans et rien n'est plus comme avant. La vie à Manhattan est devenue impossible, le couple flanche, adieu désir, argent et célébrité ... 
Roman attachant qui décrit un New-York particulier - celui de l'édition - roman de la nostalgie et des amours perdus. Roman singulier qui ne craint pas de parler du temps qui passe sur nos vies et laisse peu de chance à l'espoir d'un renouveau.

Après « Et rien d'autre », de James Salter, le meilleur bouquin qu'il m’ait été donné de lire ces dernières années, je suis fan de la grande littérature américaine, au diapason.

Attaqué immédiatement un autre bouquin : « Code 93 », polar d'Olivier Norek, lieutenant de police à la section Enquête et recherche de la PJ 93, premier roman largement salué par la critique. Là, je suis sur mes terres du 93, que je connais tant. Tiens, un extrait : Cité Paul-Vaillant Couturier, bâtiment F : « Pour avoir accès à la plupart des immeubles des cités du 93, il suffit de pousser la porte. Celui de Bébé ne faisait pas exception. Un digicode arraché du mur, pendu à un fil électrique. Vitres du hall brisées, serrure défoncée, boîtes aux lettres vandalisées pour les chanceux, brûlées pour les autres. Bienvenue. » En tout état de cause, j'aime le 93 de ma naissance, qui concentre tous les emmerdements de la terre, mais aussi toutes les forces de transformation. Et à Saint-Denis, ma ville, un Député communiste a repris, j'oserai dire légitimement, le siège qui avait échoué à un socialiste dans le cadre de la stratégie de dégagisme des communistes orchestrée par Claude Bartolone... Le parrain a échoué. Son Parti est écrabouillé. Bien fait !

Pas envie de parler politique. On en a soupé. Les jeux sont faits. Macron, avec un culot inimaginable, a tout fait exploser. Chapeau.

Que çà nous plaise ou non, c'est un fait. L'inconséquence de François Bayrou, garde des sceaux quand çà l’arrangeait, mais simple citoyen, maire de Pau, président du Modem a aussi fait peser des doutes sur le respect de la séparation des pouvoirs. Il est parti. Olé. Le PCF a son groupe, les Insoumis le sien. Chacun chez soi et Dieu reconnaîtra les siens. Je suivrai naturellement ces deux groupes à l'assemblée Nationale, qui agissent dans ce que je crois encore être mon orbite.

Tiens, en musique, découverte de Sabine Devielhe : première Reine de la nuit de La Flûte enchantée à l'Opéra de Lyon en 2013, puis sa deuxième à l'Opéra de Paris, sa Lakmé à l'Opéra-Comique en 2014, un formidable disque Rameau. Les Victoires de la musique l'ont choisie «Révélation lyrique» en 2013, puis «Artiste lyrique» en 2015. Tout réussit à cette jeune femme qui fête ces 30 ans ce mois-ci et vient d'enregistrer un admirable disque Mozart. C'est l'été, il y a le Sud, Nino Ferrer et un petit rosé bio du Pont du Gard, bien frais, du Domaine de la Patience , à Bezouce.

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